Kiosk du
Bofèangi-
iiaciiy.
2,/j.o V o ÿ a g e "à ü L e v a n t y
Aflez près de la Fontaine , dont nous ve-*
noris de parler , on rencontre le KiosK du Bo-
feangi-Baclfy,ou Intendan t des Jardins, C ’efc
un P aV illôn, on grand Balcon co u v e r t, qui
oft en-dehors des murailles du Serrai! , 6c qui
a Ta vue fur une grande partie de la Proponti-
de ôc dit Bôfphoré de Thrace. Les Turcs pren*
lient un grand plaifir a le tenir dans cés fortes
de P a v illon s , ôc il y a très-peu de Serraîls où
il n’y en ait plusieurs, quelques-uns au m ilieu
des Jardins','afin d’y pouvoir mieux prendre
le fra is , les autres fur le bord de 1 eau, fi elle
pafle auprès, & les autres fur le.kàüt des mai-
fons en martiefe de platte-formè couverte. •
fG e s Kios^s font très-propres à entretenir
l ’humeur rêVeufe des Turcs. Ils fe mettent là*
dedans fur un Sopha ou E ftrade, avec une pi-?’,
pe de tabac ôc quelques Flingeam ou taffes de
eaffç | & ils y demeurent quelquefois deux ou
trois heure sen c o mp à gni e % fa rts fe rompre la
tête a force de parler. On ne s y exprime ja-:
mais qu’ à demi mots, encore font-ils fou v en t
interrompus par une prife de cafté qu ils boi-5
v en t extrêmement ohaud. - " * "/'■
Ce KiosK du Bofiangi-Bachy n’eft pas fi fréquenté
que les autres, parce qu e , comme-ceu
Eunuque à la quatrième Charge de l ’Eippire,:
d n’a pas le tems d’y aller prendre le fra is , n*
de ioüir des agréments que la beauté- de la
, t >. p fituation*
i N <£ 'G Y V-T T , S Y R ï B a û jB ff 14t1
Situation de ce lieu prefente à ia yûë. Il eft af-
fezoccitpé des-aftaires du Serrai], 6c à donner
ordre aux autres maifon.s deplaifance du
Gi&nd Seigneur dont il a l’Intendance., outre
\a direction qu’il a encore de toutes les Vilies >
& de tous les | V illages /qui fo n t fur. lfes rives
du Bofphoîe 6c de la Propontide, qui dépendent
d é Ta Jurifdiction. On entre dans .‘ce
•KiosK par ^dedans, le Jardin du Serrai], ôc l ’on
en fort de l ’autre côté par une p e tite porte
qui a un d egré qui vient rendre au bçfid de la
Mer. p ■ - ■
L a premiereidiofe qu’ onrencon tre'enfui te
«en avançant toujours lç long des murailles de
la V ille % qui fervent i c i de jçlptufre au.Serrail,
je'ft une quantité de pieces de :C an 0 n qui font Canonp,our
da plupart pointez à fleur d’ eau pour deften- 5e^ te&du
dre l’entrée du Serrarl 6c du Port A au cas que du Port. î
quelqu’un voulut les forcer.
Laplus groffe ôc laplus çomfidérable de tout
e s , eft celle qui tira le dernier coup, lors de
Ja prife de Bagded , ôc qui par le de for dre
q u ’elle y fit , ©h|igea la V ille de fe rendre à
Sultan Murat. On la conferve bien plus foi-
sgneufement que les autres, 6c l’on a fait faire
-ime chambre exprès pour la mettre.
L ’on ne tire j amais ces piè ce s , q u o iq u ’e lles'
foient-toû-jours chargées, fi ce n’eft le pre*
jmier ou leTecond jour de la Lune du Bairam-,
éÊ&Bpm, J. - v ' H h " uuquél