V O Y AG E A U Le V A N 1
chez autour de nôtre mât d’artimon, nouse'rt
garantirent. Aulïi-tôt nous accourûpies tous;
avec des lan te rn e s , parce qu’il faidoit li ob~
dcur , que nous ne pouvions pas nous -recou-
noître , d’autant plus que lès éclairs nous
ébloüiffoient la vûë. Nous amarrâmes nôtre
vaiffeau le mieux que nous pûmes^ v u Péia£
où nous étions. Mais la plus grande- difficiil*
té é t o i t , que de trente hommes dont nô tre
Saïque étoit montée , plus de la moitié s’en?
croient allez à terre & h’avoièntpû rejoindre;
nôtre bord à eaudè de l ’agitation de l;a mer £
& que par eonféquent xm 1 a neceffiténous eut
encore pondez plus lo in , î l nous eût éêéim-
poflible de nous tirer d’affaire. Apres que nous
eûmes paffé la nuit en 11 grand danger , le
v en t commença âr s”appaider lors q u e ie Soleil
de le v o i t , Ôc à de tourner au N ord-Oüéft. Lé
r i . nous eûmes le vent Nord-Nord-Oiieft , ôs
le téms àflez davoràblé , après l’avoir long-?
tems attendu; car les Grecs ne quittent j amais
le Port où ils dont, que le v e n t ne doit tout*
â-dait b o n , que la' mer ne doit tranquille
que le beau tems ne doit revenu.
C e dut donc alors que plufieurs Valide aux
partirent pour divers endroits -, mais- apres*
midy y lors que nous pendons aulïi lever l’ancre
, il entra dans le Port un Vaiffeau de Constantinople
que commandoit le Capitaine
£ » É G Y FT Ê y S Y K I E , '&C. 557
Ibrahim , ôc qui étoit monté- de .doixante
pieces de canon ôt'dh plus de cinq cents hom^
mes r i l étoit deffiné pour Alexandrie/GeCar.
p irai ne étoit alors Amiral de tous les W id -
deauxMafEchands! de T u r q u ie , & p or to it lé
Pavillon au grand mât. Il n o u i empêcha de
dor tir du Port y parce qu’il craignodt que nous-
ne ren contr allions quelques Cordaires Chrétiens
, & que nous ne leur;donnallions avis de
don arrivée â Pille de Rhodes-. Le iz.mousdor--
t imes; du Port dans déploy er nos v o i le s , m aiÿ
l ’ Am ira l envoya da Chalouppe- après nous y.
avec btdre de ne partir-point avant l'uh
attachâmes ;donc: une corde aux rochers Qmm
le Château dnfilma..
€ Environ midy nous Reçûmes la,permilïîon
de partir i & comme nous avions un bon vent
de N o rd , nous prîmes nôtre route ve rs le Sud,,
& avec nos feules-voiles du Beaupré nous courûmes
judqu’à v in g t - tro is milles d’Italie du
Gap Lendigo ou Lmdo , qui eff la- patrie du da-
meux Chares Lydien qui lit le- Coloffë dont
nous venons de'parler. Ce Cap eft â doixante
milles d e là v ille de- RJio des. - A-lo rs ■ l’o b de u r if-
té nous- per m it de met tre nos v o ilé s , & nous
prîmes nôtre cours au Sud-Sud-Eff ,- a feu de
p aider ice relie de chemin , & C^v<7,pourn-’ e-
tre pas apperçûs des Cordaires1 Chrétiens , la
crainte dedquels nous avoit empêchçde mei^
Ôepalt
Rhodes.