55* V o y a g e au L ë v a n ï ; :
Le u , au matin nous levâmes l’ancre par
un vent du Sud* Cependant un des Matelots ».
qui étoit dèmeuré à fonds de cale auprès dut
Capitaine j-remonta en haut i 6c comme nous,
lui demandâmes comment fe porto! t le mâla*
de, & s’ il n’avoit point envie de manger quel-
que ch o fe ju i offrant pour cet effet tout ce que«
nou^avions p r is lv e c nous il nous répandit
brutalement que le Capitaine ne pouvoir‘n i
manger ni boire , parce qu’il ne pou vo it v en ir
en haut pour faire fes affaires. Je ne pus pas-
m’empêcher de r ir e , &: je lui demanday, s’il
fâlloit pour cela qu’il demeurât fans prendre
aucune nourritère. Le Grec i aulieu de me ré-
pondré^îfe pr it à foûrire 6c s’en alla. Sans douté
q u i ! y avoir quelque myftere là-deffous
mais je p e pûs'fâv-bir éé que c’ étoitx
Tout ce jour-ià nous ne fîmes que louvoyer*:
tantôt d’un côté tantôt d e l’ autre*fans pouvoir
venir jufqu^â Chio , defortè qu’ après a vo ir
paffé Spalmadori, avec beaucoup de peine &s
de d an ge r , nous vînmes deux heures devant
Coîoqmtû Soleil couchê mouillera Cale^mti à trente-trois,
braffes d’eau 1 c’eft un petit Go-ipne à trois
lieues de Chio , derrière un rocher , où les
Grecs ont une Eglife. Comme nous craignions,
deux vaiffeaux Turcs qui étoient, à l’ancre:
près de l’îffe que Je viens de nommer j nous
mîmes pied à terre cinq que nous étions &c
nous
EN E GY'PTË , S Y R I E > &C* ÊjjM
nous y allâmes, par un chemin trcs-difficile *,
nous y arrivâmes , après bien des fatigues ^
fur m dix ou onze heures du fbki 6c nous lo geâmes
cê-tte nuit dans la maifon d’un Grec y
qu i étoit parent d’un dé-ce&x que nous avions!
dans nôtre compagnie, qui nous y reçût d’un é
maniéré fort bonnetç. Le lendemain matin?
nous allâmes chez le Vice-conful nommé foan-
nide Campis, qui tenoit cette Place'fous le C o n -
fulat de Srny f ne» Il nous offrit fa maifon, avec?
tout ce dont nous pourrions avoir affaire.
Nous acceptâmes l ’offre qu’il nous fa ifd it , 6c
il nous fit bien vo ir que fa c iv ilité ne confi-
ftoit pas feulement en paroles* mais auffi en
effets* car tout le tems que nous demeurâmes,
ch ez lui -il eut la bonté de me mener voir tout
ce qu’il avoit de plus remarquable, tant dans
la v ille que dehors ^Cependant j e trouvay que
les deux v aiffe aux dont j ’ ay p arlé étoienty 1 ’ un*
Corfaire de Tunis y b u T r ip o li, & l’ autre un
v-aiffeau Marchand de Conflantinople -x qui
étoient tous deux deftiriez pour Alexandrie^
Il y avoir auffi dans le Port fix Galeres 6c plusieurs
autres vaiffeaux. Le x4. nôtre Londre y
entra auffi > 6c nous en tirâmes auffi-tôt no^
hardes.
On pour oit avec raifon appelîer cette Iffié
le Paradis de toute la Grece.Elle contient environ
cent milles d’Ita lie% 6c eff éloignée de
l ’A fie
Arri.^1! à
CKio.
_ D'efcnpi-
tion de l’rf-
le & dé læ'
ville d'è
Chio.- •