4 V o y a g e a ü y: L e v a ü t j
E t av ec les. ; Gomme la^LOyde Mahomet porte que Die «1
Enclaves. a donné aux hommes la liberté de le fervir
des femmes y il leur elè permis de fè divertir
ave g leurs Efclavesy Ils en ont d’ordinaire tel
nombre qu’ ils jugent à propos félon leurs faculté
z , & cette efpeceide galanterie ne caufa
point de jaloufie à leurs femmes. ,, pourvu
qu’on les falfe jouir de ce quileur appartient
félon les Loix , comme entr’ autres d’avoir
part au l i t . ,' au moins une fois la femaine.
Les enfants de ces Efclaves font égaux à ceuîè
des femmes lé g itim e s , pourvu que,le Pere les
mette en libertéipar ion Tellament m car fï
cela ne fe fait pas, & que le Pere ne leur ait
point laiffé de bien pour v iv re , ils demeurent,
félon les L o ix , a la difcretion du fils aîné de
la femme-légitime , lôt ils font fes. ÈfclayMé'
A in li un même Pere peut laifler-des enfants
lib re s , & d-autfes qui ne le font pas.-
Dégrez dé- 1 M ais , avec toute cette liberté , les Turçs>
le”dUaria-S ne peuvent pas épotifçr leurs proches pare Figes.
t e s , S t j ’ay vû moi-même un exemple bien
remarquable fur ce fujet y Ce fut en la perfon-*
ne d’un J u if qui a vo it époufé fa Niece ,. 5c
qui enfuite avoir embralTé la Religion Maho-
metane. Il ne quitta point fa femme, comme
il y étoit obligé par la Loy r ce qui ayant été
rapporté au Grand Vi%irCara MuftaphaBaffa, i l
le fit arrêter &: mettra en p r ifo n , ou il
meurat
én E'g y p t è % S y r i e y; 40^
<ftieura longi-tems en grande m ife re , Sc toûr
^ours en danger qu’on lui coupât la tête ; -mais
enfin il fit tant »force de prefents, & moyens
ta n t une* fomme de cent mille;écus, qu’il fy
t i ià d’affaire *..&• qu’il fut m is :en lib e r té , a
condition pourtant qu’il ne rêtoiimeroit ja»
mais avec fa femmev J ’ay coïinû ce majheu*
reux> J u if qui s’ appelloit premièrement Çenor»
te Galef, Sc depuis ion abjuration Mehmet Aga»
ainfi j ’en puis parler avec certitude..« 1
Quoique la pluralité des femmes ne fait
pas excufable chez* les Turesy il fe t to u y e cn r
cote parmi eux une autre forte de Mariage
bien plus étrange i fi même ri mérité qu’on
l ’^ p e l î f £infî, c ’eft celey des' Eunuques , a
qui on permet de prendre des femmes, ave©
lefquelles ils viv en t pour l ’ordinaire .fort maL
Les privilèges des hommes, par rapport au
D iv o r c e , font ie y bien plus grands que ceux
des femmes i car unerfemmeTuttJîïëne fçau-
roit fe fép are r de fon mari f à moins q u e lle
ne prouve qu il ne lui fournit pas l’entretien
qu’il lui a protk^'^qfii^prbfifte en Pain , en
Pilau, en Ca-ffé, en afgéntpour. aller aux-Bainsy
du moins deux fois la femaine , à .lui faire
part de fon lit une fois tout les huit jours ^
Faute de lui avoir fourni ces eho.fes, la femme
va trouver le Cadi, & demande lafépatra-
îion , parce que fon mari lui refufe l’entretien
y
Mariage"
de» Ettae-
q»es^
DîvorCe des»
Femmes.*