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l ’A-fie de d ix -h tü t , 6c de Smyrne d’environ
cent. On y v o it deux grandes campagnes^,
dont Tune eft au Nord 6c l ’autre au M id y ,
mais cette derniere eft bien quatre fois plus
grande que l’autre. Icy I’oa c.ompte.li.x. Baronnies
5 avec leurs Tours 6c leurs Fontaines*
e lle s,s’ étendent du Midy au C ou ch an t, leurs
noms font O iv< * , PUuni, Camceffato, Çriaurt/Ji^
Ploia 6c Veftarcatd j ne font des Places fort anciennes
, -6c la derniere eft belle 6c agréable.
Pour ce qui regarde la v ille , qui porte le nom
de l’Ifle , clle; eft allez grande , mais longue ôc
étroite j elle a deux Châteaux, le vieux qui eft
fort grand, 6c comme une petite v ille^ lt marqué
à la lettre A. Il n’y a que des Turcs qui y
demeurent, 6c les.Chrétiens n ’oferoient ja mais
y entrer, à c.aufe des fpupçons & de k défiance
des Turcs. Le nouveau eft en bas fur le
bord de la Mer. Celui cy n eft que médiocrement
b â t i, de peu d’importance, & marqué à
la lgttre B. mais il eft environné de beaux Jar-
dins .plantez d’Orangers, de Citronniers j, de
Cedres, d’O liv ie r s ,&: de V ign é s. Ils fontpref-
que taus accompagnez de P av illon s , en maniéré
de T ours quarrées,& c ’eft-li que leshabi-
tants de la v ille fe retirent en tems de Pefte. (a)
Outre
ÿ 00 A cette defeription de l te r quelques remarquespar-
4’Iûe de Chip j je yais ajoû- J .Gcidier.es'fur Ion état pr,e-
E N. ■ rE G Y P' T E , S Y R I E >' f & C . 5 3 f
Outre la v ille jTille c o n t in t encore quatre-
vingt-deux Bourgs 6c V illa g e s , 6c en tr’autres
deux
feht & fur les Àntiquitez.
Quoyque les Chrétiens du
ïtit Grec, qui y ont un Archevêque,
y foient les plus
puiffants, il y relie cependant
encore plufieurs .Catholiques
avec leur Evêque.
Cette Ifle appar tenoit au tre-
Coisà la maifon des fujhinià--
»1 Génois jà opax^Andronï Pa-
leologue Empereur Grec l’a-
voit donnée. Mais lesTurçs
s’en étant rendus mai tr eSeii
>ï jêj .«contre la Foy desT r ai-
tezjils l’ont toujours gardée
depuis; # Les Vénitiens x’én
étants emparez en 1694. en
fuirent chaffez l ’année d’après.
Toute ride eft ordinairement
divifée en deux
parties > la Haute. s’appelle
T^ïpanomeree, & la Baffe Ca-
tomeree. Nôtre Voyageuraf-
fûre qu’elle eft éloignée de
la Côte d’Alie d’environ
dix-huit milles j & nos Geo«-
graphes difent, que le Canal
qui la fëpare de la Province
de Carafit n’a que dix
milles de large, dans l’endroit
qu’on appelle le Paf-
iage.. Différence afféz confidérable
par rapport au peu
d’étendue de ce Canal. Le
Poète Ion t qui a écrit des
Tragédies , rapporte dans
fes Monuments Hiftori-
ques , que Neptune étant
arrivé autrefois, dans cette
Ifte, & ayant eu commerce
avec une Nymphe , il arriva:
qu'au tems de fon accouchement
il tombar une
grande quantité dé neige s
ce qui fit donner à l’en fan t
qui en naquit le nom de
Cbius, queî’Ide a porté depuis.
Quelques Siècles après
Qenopion arriva dans cette
Ifte avec cinq de fes fils j
fqavoir , Talus , Evantbe ,
Melam y S-dtdgus & <Atha~
mante, 8c s’en étant rendu
maître , y fonda fa petite
Monarchie» Ce fut fous fon
régne’ que les habitants de
l’Eubée y envoyèrent une
Colonie. Après la mort
âtOtnopion&defes'enfanté,
lAmphiclus, dirla ville d’ fite-
flice dans ITEubée, fut avèr-
ti par l’Oracle d’aller s’ÿ
établir 8r de fè mettre en
pofféffion de la Couronnei