' v O Y'A G E '.A U L e V AN T ;
qu’ils reçûflent le Baptême, qui eft le Sacre-'
ment de la Profefhon du Chriftianifme ; mais'
ce Sacrement n’eft point .du tout en ufage
chez les Turcs. Peut-être cette imagination
eft-eLle venue de ce q u e , lorfque les Juifs em-
braflent .la Religion Mahometane ., ils font
obligez de croire de.Nôtre Sauveur ce que les
Mufulmans en croyent i fç a v o ir , que Jefus-
Chrift eh: la Parole de D ieu , qu’il a été con çu
duionffle OU de Tefprit de Dieu ôt né ?de
la Vi^rge M a r ie , qu’i l eft Meftie,, ÉjÉfi Mais
eette créance ne -les fait pas ê t ^ Chrétiens
pour c e la , non plus que les Mahomet ans n.e
le font pas , quoi qu’ils c to y en t de Jefus-
Chrift quelque chofe que les J uifs n’en c,ro-
y ent pas,.
. L e Sr. T h ev en o t rapporte des Maures d’Egypte,,
qu’en ce qui regarde la C ireon cifiaii,
ils ‘ font encore plus j[upevrft.itieux rque les,
Turcs , parce qu’ils fon t circoncire leurs»,fiL
les j c e que ceux-ci ne font pas.; Çe font les
femmes qui leur adm.iniftrent cette Circon-
cifion^en leur coupant une petite partie de ce
que les lAnatomiftés appellent
Pagaies »;;Comme il n’eftpas moins de Tin ter et de la
nnemis. ^ranquillité publique de pardonner a nos ennemis
,, qu’il; eft certain que Nôtre Sauveur
nous laexpreflementcommandé * il ne faut
pas s’étonner-ftiaLoj-des Turc$| qui efti un
alfemr,
EN T G Y PEE'; * S Y ït ï Ë P Z ƒ
laflemblage mal digéré de ce qui leur a paru de
meilleur parmi les Chrétiens, les J u ifs , & les
Idolâtres ) recommande à fes Mufulmans de
pardonner à leurs ennemis particuliers car
pour ce qui regarde les ennemis de leur Relig
ion &c de leur Ét a t , ils font o b lig e z d’en
a v o i r de-tout autres fentiments.
Il n’y-a donc prefque point d’in imitiez entre
le s T u r c s , & s’ ils ont quelquefois des rai-
ions qui les mettent mal enfemble > ils ne fau-
roien t la i fier palfcr le Ven d red y , pour lequel
ils ont l a même vénération que nous avons
pour le Dimanche, fans fe réconcilier a-vec
leurs ennemis : Et s’ils ne le pèuyent faire., il
faut au moins qu’ avant que de-fe mettre â
prier Dieu , ce qu’ils font obligez de faire
c e jou r -lâ , ils proteftent devant Dieu qu’ils
pardonnent à leurs ennemis -, autrement ils
croyent qu’ils ne {croient pas e x a u c e z ..
Sur ce fondement, il eft trcs-exprefrément
deffen du â tous les Mahon\etans, dans toute
la T u rq u ie , de faire aucun tort â fon.prochain
, foit de bouche, en lui difant des inju-
res , fo it de fait en le frappant, ou en lui ôtant
fon bien j foit enfin par autrui,,^en incitant
quelqu’un à lui faire du mal. Au contraire*
il y a des peines établies pour ceux qui v ie n dront,
à: pecher çontr.e cette L o y , Le ihâton
jeft la feule plume dont ils fe ferv’ent pour.écri-?
f Tpp/w. ƒ.* L 1 re