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ce qui doit fans doute être l ?eflPet de liitipô*
fture des Prêtres, qui avo'ient pratiqué auprès»-
quelques conduits foûterràins. Quelques-uns*
croyent que le Puits, qui eft dans la grande*
Pyramide pourroît avoir fe rv l à-eela. Quoy»
qu’on n’y trouve plus aujourd’huy aucune*
route , parce qu’elle a peut-être été bouchée!
par Péboulement des terres. Ainfi o:n n’ofe-
roit rien affurer ic y fur cet article. Ge qu’il y
a de c e r ta in , c ’eft qu’i l n’y a aucune ouverture
, ni à la bouche, ni au n e z , jii auxyeux,'
ni aux oreilles j, 6c fêles Prêtres ont mis icy*
quelque fourbe en u fa g e , il faur que fort été
par le moyen-d’un trou , qu i, à ce quedifent?
ceux qui y font montez’ avec des échelles^ eft
àu hraut de la tête,“ 6c qui va jufqües dans la
poitrine ou il finit. Le Gon-fuf, avec la p lw
part de nôtre compagnie , étoient à lom b r e
de cette greffe malle , pendant- que je m’o c -
cupois à La defliner avec lés P ÿr am i de s -qui?
font auprès., On peut aifément, à l ’mfpeétioiV
de la figure , juger de la grandeur de cette
Statue monffrueufe, par la proportion qui a
été obfervé e entre elle 6c les perfomtagesr
qu’on y vo it repreferitev auprès. Pour ce qui
eft des particularitéz des Sphinx en general*
je me cèntenteray de rapporter c e que le I t e
O .D âp p e f en a é c r it , 6c qu’il alui-même emprunté
des autres.
Lorfque les E g yp tien s , d i t - i l , traitolens
des
ë n * E g y p t e , S y r i e , & c . * 4 5
des; choies naturelles, ils reprefentoient les
Sphinx*de deux maniérés, fç a v o ir , ou fous la
figure d’un lion couché fur un buffet , ou fous
, la forme d’un certain monftre, qui avoit le
corps; d’un; lion 6c le v i f âge d’une fille. Par la
première figure ils reprefentoient Mvmphtay
qui étoit une des D iv in ite z des Egyptiens qui
pkéfidoit fur toutes les eaux* & particulièrement
qui confervoit & entretenoit les eaufçs
du, débordement du N il *&: par la feconde ils
reprefentoient l ’açcroiflement même de ce
Eleuve. Et ils reprefentoient ainlî cette fig
u ré , non pas;qu’ils cruffent qu’i l fie trouvât
quelque part de tels animaux, mais pour donner
connoître par-là les penfées & conceptions
feorertes de l’efprit. Ain fi les Sphinx*
yeprefenrez de cette maniéré , fignificfient l ’é-
tat du N il qui inonde l ’Egypte : car comme le
débordement de cette R iv iè re dure tout l’ été-,
6c tout le-te:ms de la môiffon , c ’eft-à-dirc pendant
les mois de Juillet 6c d’Aout,. 6c que pendant,
ces deux moisi© Soleil parcourt ordinal-
rement les deux Signes du Lion 6c de la V ie r j
ge ? il* fut allez naturel aux Egyptiens * qui
•avoierit un grand penchant pour les Hiéroglyphes
ôî lés reprefentations, myftérfoufes f
de faire d’une V ie rg e 6c. d’un Li.on des mon-
jftres ■ quils.appellérettt Sphinx,, 6c qui étoient
confacrez au N il ; 6c s’ils les reprefentoient
couchez-Jur le ventre > c ’ctoit pour exprimer
Je N il qui fe déborde. S’i l
Particularité
z ton-'
chant Les?
Sphinxv