*34 V o y a g e a u L e v a n t J
r IL Que toutes les Pyramides étoient placée®
régulièrement* & que chacune des trots granrer
leurs deux calculs. Enfin
je dois dire encore, fui-
vant l ’abferva'ion de M.
Greaves, qu’il n’y avoir rien
au monde de plus propre à
fixer une mefiîre , pour toutes
les Nations du monde,
que les dimenfioms de la
chambre intérieure de la
grande Py famide , pu ifqu ’elle
dure, fans aucun changement,
depuis plus de trois
mille ans. Et files Anciens
étaient convenus defajufte
dimenfion, fiuivant une Jtne-
fure commune , nous fau*
rions maintenant a quoy-
nous,en. tenir fur la différence
de leurs pieds > c’éfl
ce qui fit que ce favanthomme
le donna la peine , après
avoir, exà&ement mefuré
cette chambre, de comparer
le pied Ànglois dont il
s’etoit fervi, avec ceux des
autres Nations, 8c il en rapporte
toutes les différences
dans fa relation, ayant
divifê- le pied Anglois en
1000. pàrties égales , ce?
luy de Paris en vaut roéST.
celuy d’Efpagne z<ro; aihfL
des
des autres. La cinquième:
réflexion efl -, qu’Ariflide
s’efl trompé forfqu’il a a-
vancéjdans Ibn Oraifon intitulée
VEgypfien , que le
fondement des Pyramides,
defcendauflï bas dans la terré
qu’elles ont de hauteur Jk
puifqu’elles n’ont point
d’autre fondement que le
Roc fur lequel elles font,
bâties , & qu’on avoir choiff
exprès pour rendre ëes édifiées
plusjfurables.La fjxié-
me réflexion elb, que cette:
Pyramide , fuivant l’obfer-
vation de M. de Chalellesv
qui y. fut envoyé parLÂca- '
demie des Sciences, fe trouve
exaétement tournée aux;
quatre Points dü 'monde,,
8c quepat çonlèquent elfe-
marque la véritable Méridienne
dèce lieu, Scqu’elle
auroit par -lit pu jçjçre (fe fo
plus grande utilité qu’on
puiffe fouhaiter fur cefujet-
Mais , pour-faire entendre-
mapenfée,ilfautluidonner
plus d’étendue. Il.eft necef-
faire-, pour la perfeéïion de
rAftr.onomié,que les Aftro*
e n "Eg y p t e , S y r i e , & c. £35
<^3es qui font demeurées jufqu’ irp re fen t, étoit
-a la tête de dix petites qu’on a'de la peine à
L 111 ij reconnômes
de tous les Siècles fe
«tranfmettent leurs con-
tioifTapces 6c fe donnent la
main , pour ainfi parler.
Ainfl, pour pouvoir profiter
du travail des Anciens,
i f faut pouvoir calculer,
pour le lieu où nous fouîmes
, ce qu’ils ont calculé,
pour le lieu où ils étoiènt,
6c par conféquent favoir
exa&emént la longitude 6c
la latitude de ces lieux. Oh
ne peut pas trop s’eri rapporter
aux Anciens eux-mêmes,
parce qu’on obferve
prefente.mènt avec des in-
firüments 6C une précifîon
<qq Ms n’avaient pas , 8c qui
"rendent un peu fufpeél tout
ce qui a été trouvé par d’autres
vôy es. Les Aftronômes,
dont il étoit le plus important
dç comparer les obfer-
vations aux nôtres, étoient
Hipparqüe,Ptofomée 8c T i-
cho-Brahé. Les deux premiers
étaient à Alexandrie
en Egypte, 6c ils rendirent
cette ville la Capitale de
l’Aflronomie. Ticho-Brahé
était dans l’Ifled’Huene, fituée
dans la Mer Baltique)
il ÿ fit bâtir ce fameux Ob-
fervatoire qu’il nommaUra-
nibourg, ville du Ciel. L ’Académie
des Sciences forma
y prefqüe dés fon origine
, le deffein d’envoyer des
Obfervâteurs à Alexandrie
8c à Uranibcrarg , pour y
prendré le fil du travail dès
Grands Hommes qui y a-
voient habité. M. Picard alla
à Üranibourg 6c y traça
la Méridienne du lieu; il fut
bien étonné de la trouver
differente de 18. minutes dè
celle queTicho avoit déterminée
, 8c qu’il ne dévoi't
pas avoir déterminée négligemment
, puifqu’il s’a*
gifîbit d’un terme fixe ou-fe
rapportaient toutes fés ôb-
fervatkms. Cela pouvoît
faire croire que les Méridiens
changeoient, é’efl-à-
dire que.la Terre, fappofé
qu’elle tourne, ne tourne
pas toujours fur les mêmes
Pôles ; car fi un autre Point
devient Pôle , tous les Méridiens
qui doivent paffer
paf ce nouveau Point ont