’58z V o t a g ii au L e v a n t pi
Le 1 z. nous allâmes encore une fois voir la
Mer Morte j accompagnez de tous nos R e ligieux
qui ne.pouvoient fe laffer d’admirer la
beauté du b o is , parce qu’ils n’y avoient encore
jamais été. Nous prîmes à cette fois un
autre chemin qui n e toit pas moins, agréable
que le premier.
$ Cependant y comme je voyoisvque Pâques
étoit pafle , je changeay de deffein ; &: au lieu
que je ne me propofois d’aller en Egypte qu’âr
près que je ferois revenu de jerufalem , je rè*
folus d ’y aller dès à prefen t, ôc je me prépaie
ray pour cela. Un de nos Religieux y qui étoit
V en itien , ayant envie d’aller au Caire , f e j.oi»
gn it à nous *, ainfi étan t trois de nôtre compa-*
gnie , ce qui fuffifoit pour faire le vo y ag e
agréablement, nous nous mîmes en chemin»
C H* A*î
£ &#£ g ÿ P î i y S v r i ê .J 'M0 p 583
c h a p 1 t r % M M M ém
Départ de Damiette. Quantité de Villages le long des
bords du Nil. .Maniéré dont mangent quelques Paït-
Jaris Arabes. Villes qui fins entre Damiette g? lt
Caire* Plufieurs Colombiers le long du Nil. Arrivée
au Caire* On y lôgeAoe'X^le'Conful.
s que nos préparatifs furent faits* tfépan de
nous prîmes une Barque pour remonter Pamkttf*
le ,N il j &c quand nous fûmes éloignez de Da^
miette d* environ dëuxlieuës, nous entrâmes
dans f àQ Germe, où nous fîmes faire une tente
de branches de Palmier, pour ne point nous
mêler avec les autres parfagers; Ces Germes
font des vaideaux fort incommodes , parce
qu’ils font tout ouverts , qu’ils ne font pas
fort grands.; & qu’ils fe trouvent ordinairement
fi ch a rg e z , qu’on a de la peine à s’y remuer.
Comme le vent étoit contraire , nous
demeurâmes tout le jour au même endroit i
& le lendemain m atin, quoy qu’il ne fut pas
encore favorable , nous ne laiifâmes fa s de
partir a hx heures du matin, faifant tirer nô*
tre barque avec une corde par dix ou douze
hommes contre le courant de lar iv ie re : c ’efl
Cq qu’on a accoutumé de faire quand le vent
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