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ne, & s’arrachant les cheveux, comme £ la fr fe
ftefle les avoir mifes hors da-fens. Lorftjn’on
eft arrivé au Cimetiere , on ôte le corps do
dedans le c e r cu e il, & on le met dans la fof«*,
fè * car les* Turcs n’enterrent jamais leurs
morts avec le coffre.Si-tôt que la folle eft rem^-
plie de te r re , ils mettent à l ’un des bouts $ fça-*
y o ir du côté ou eft la tête , une pierre qui doit,
difent-ils ,fervir de liègeaux Anges Examina-*
teurs. Au refte on ne v o it pas de ces pierres
feulement fur les folles des T u r c s , mais aufli
fur celles de toutes les autres Nations de ces.
pais., où elles fervent de marque que quelqu’un
y eft enterré, .& de toutes ces Nations il
n’y a que les feuls Francs qü’on enterre dans
des cercueils.
. Il ne faut pas oublier une particularité des
funérailles des T u r c s , & en quoy ils different
de toutes les autres Nations j o’eft qu’ils éten**
dent fur le cadavre une planche en travers j
dont l ’un des bouts touche à terre 6c l’autre v a
à l ’extrémité de la foffe. Mais j ’avoue ic y que
je n’ay jamais pii apprendre la raifon de cet
ufage. Après avoir ainft enterré le c o rp s , les
hommes s’en retournent à la v i l le , &c iis laif*
fent les femmes auprès de la foffe pour y continuer
leurs plaintes lugubres autant qu’il
leur plaît. Il eft bon de faire obferver ic y
en paffant qu’en Turquie tous les Cimetières.
font
en Egypte,- Syri e , & c. 411
font hors des V illes 6c a côté des grands ché-
ÿnins, en partie afin que l’air des V ille s ne foit
point infecté par les mauvaises exhalaifons
qui fa r ten t des Sépulchres , ôc en partie aufli
•.afin que les paffants prient Dieu pour les amés
:des deffunts ? 6c qu’ils faflent des voeux pour
Jp-lles. ‘Hf b
| Les perfonnes de diftinètion ont parmi les Tombeaux
Tu rcs , aufli »bien que parmi les C h ré tiens , ^es
iune èfpèee •d’orgueil qui paroît jufqufs fur Mmaion,
leurs Tombeaux , car ils les font faire de marbre
6c élevez , & ils ne reflemblent pas mal à
p o s Tombes; Il y a au-de|Fus une pierre où ils
font graver le Turban du deffunt : Et dans plusieurs
lieux c*eft aufli la coutume de mettre
une de ces pierres au bout de la foffe où eft la
tê te , avec un Turban de la même façon que
£eux qui font morts le portoient pendant leur
v ie . Car- il faut remarquer que les Turbans
fo n t fort differents les uns des.autres, 6c faits
4 e plufteurs maniérés. Une autre pierre , qui
£ft à l’autre bout de la fo ffe , du côté des pieds, '
fert i mettre l’Epitaphe , qui d’ordinaire eft
enrichie de l’Eloge de celui qui y eft en te r re ..
Après l ’enterrement, le duëil des Femmes
dure encore aflez Ion g-te ms \ car elles vont à
diverfesfois pâfler quelques heures auprès du
Tombeau. Les parents 6c les amis du deffunt
¥ viennent aufli, afln 4 e prier Dieu qu’il le
F f f ij vuëil-_