5<T4 - V o y a g e a u L e v a n t ;
matière quand je parleray de mon retour.
Pendant que j ’étois occupé a confidérerla
v ille , mon camarade de vo y a g e employoit
le tems à.pêcher à la l ig n e , & la maniéré dont
il le faifoit étoit de mettre la ligne autour de
fon doigt j &c lors qu’il fen toit que le poiffon
avoir mordu l’appât , il tiroit le fil avec fés
deux mains l’une après l ’ autre ; par çep io y en
nous en eûmes un affez bon plat , &c nous le
trouvâmes d’un g oû t excellent, j ■ ,
. J’euffe bien voulu débarquer en cet endroit*’
mais ilfa llu t paffer outre, parce que les Turcs
y rançonnent trop les voyageurs. Je fis.donc
venir un Arabe à notre bord, avec lequel nous
fîmes marché pour nous mener avec la barque
pat A cre â Ja ffa , & nous lui donnâmes de l ’argent
d’avance , à condition qu’il .nous feroit
partir dès le lendemain de bon matin. Il y
avoit encore là quatre Saïques,qui ctoient de-
ftinées pour D am ie tte , qui firent vo ile dès le
foir avec un vent de terre. Nôtre Capitaine ,
qui étoit de Dam ie tte , fe mit aufli en état de
p a rtir , &: pour cet effet il nous fit conduire
avec fa chaloupe jufqu’ au v ai fie au que nous
avions loüé', ôc que nous trouvâmes qui étoit
entre de vieille s ruines > auprès du Château
que les Turcs, pnt bâti dans cet endroit. Mais
à peine y fû'me^-ndüs a r r iv e z , que les Turps
qui y faifo.ient g ard e , nous crièrent que nous
nous
en E g y p T n, Sy r i e , &c. fy&y
nous:r.etHafliplû&, Ec cqiie fi nduslapprochions
dàvantagedlsfferoientfieu fur nous , ainfi:nous
fûmes obligez, de retourner à : nôtre,.Saïque
après avoir, bien pitis dedapeirte inutilement?,
parce ?que nous trouvâmes quemons-aVions à
faire; à de trèS-malhonnêtes' gerisg nous ren-
trâmes donc dans nôtre bord 1&: nous mîmes.
à,la y o ile ii j i
• J^tbis..,cependant for.tnohagränr,pa.rc.e que
• Je.cjr^igno'ia qui^^iänt^-Daahiette-ilmehme
reffap p as jâfiez de stems pour ^pouvoir? â
Jerufalem à la fête ide âques aiiifi jfdffris
un p f effepe de-V ni g bénits .àinôtrej Capitaine^
fi M lendemain il me vouloir mettrez à terre
à la hauteùr d’Acre ou ameenvironsm mais i l
s’en exeufa fur plufieurs raiforts, & il en fal-
lp t: paffer par où il voulut. N on 5 ^ûmes fur ep
parage .un vent de Sud qui nousi dura, tout le
2-9 - mais c ’e toit un v en t fi mol, qu’il ne nous
permit pas de faire autre th ofdque de flotté^
lentement aux énvirons de la, Câlilée , fans
j am ais perdre de vûë le Mont Carmel, &: -ayant,
toûjôurs S-. Jean d’Acre*.& Jaffa bien loin de
nouSi. 'i^pTa nuit notis é ûmes; le v en t f âvôfable.
( a ) Comme toute la Cô- | que les Pilotes & les autres;
te de cettepartie>de.rA»fiej gens de Mer de ce païs l'oient
quirçgardela, Paleftine & la aufli habiles: que les anciens
Syrie eft extrêmement bàf- i Phéniciens qui y habitoient
qu’il s en faut bien. J autrefois ,il$ £e feïVentmtb,