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que ; car on croic que^ce font les-bras du N il
qui oint donne occafîon aux Anciens de fein-i
dre les Fleuves des Enfers, au travers defquels
Gharonpaifait les âmeSjaprèsqu’ellës étoient'
féparees dé^corps* Ceux qui ont écrit les A n -
fiquitez de c e pars avec exactitude , croyent
que cette Faide eit venue 4 e ce que c ’efl en
cet endroit qu’on p a fo it les corps de l’ autre
en té de la R i v i e r e p o u t les enterrer fous les*
Pyramides ou aux environs*
Auffî-:
<a) Ily aplufieurs Sça- '
varits qui font de ce fenti-
meht. M. lè Clerc, & l’Auteur
de L’Bxp. bjft„ des Fables,
en ont parié affez au long;
& on ne fauroit douter que
la tradition de Charon ,d e
fa barque & du paffage des:
morts, ne vienne d’Egypte#
d’où les Grecs l ’ont empruntée,
auffi-bien que l ’idée
de leur Cocyte & de
leur Phlegeton. Cependant
j[e dois ajouter icy qu’il y a
dans ce pais une autre tradition*,
qui porte, que ce "
n’étoit point aux environs :
de Memphis, mais dans la
Province de Fiumme,. que ,, .
Charon exerçoit fon mmi.-
fterê ; & le Lac Moerîs , qui
n’eil pas éloigné-des ruines
de l ’ancienne ville d’Arfi-
noé , s’appelle encore au»
jourd’huÿ Birque Quetvonà
Voicy ce que difent là-deR
fus les habitants du pais.
Une femme fe promenant
Un jour fur ies bords du Lac*
& ayant vu une vache mettre
bas fon veau, fe plaignit
aux Dieux de fa ftérilité * •
üiie voix fe fît alors entendre,
qui lui apprit qu’ellè
auroit un fils qui s’appelle-,
roit Charon,& qu’il deviens
droit même ' un des Pharaons.
Elle vît bien-tôtl’ac-
complifTement de cette
promefife par la nasflance
d’un fils > qui vint au monde
au bou t de neuf mois ,
& qu’elle nomma Charon1*
Des que cet enfant eut l’n*
e n E G- y p T e , S y r i e , & c . ... ië o j
- Audi-tôt que nous fûmes, pade-z à l’autre
Ford , &; que nous eûmes mis pied à terre ,
iage de la raifon, on commença
à apperçevoir les
mauvaifes inclinations, qui
ne firent qu’augmenter a-
Vec l ’âge ; lorfqù’il fe. crut
en état d’executer les pernicieux
‘ def&ins f il che r-
cha un moyen dfeVoir dé
l ’argent : & pour.y réüffir ,
il s’ayifa de fè camper fer le
bord dii Lac, dans un lieu
OÙ' l’on paflbît lès morts ,
pour lès mettre, dans les
puits des grottes deilinées
aux Momies» L à , pourcha-,
que W t qu’on alloiè enterrer
, îlèxigeôit ünefom-
me allez çonfïdérabïe ; &
afin qu’on ne lui fit point
de réfïflance, il avoit contrefait
un Ordre du Roy ,,
dont ilfe difoit l ’executeur.
Quandil eu tgagné qüelque
argent, ilpritavec luid.’au-
tres brigands pour fe foûte-
nir dans la Colîèâion de
fon nouvel Impôt! Lé Roy
ayant alors perdu fon fils i
M»voulût én exiger fe même
vélribütiort j & ceux qurlè
eonÆiifoïenft en ayants a-
verti le Priiïèe, Charon dit
nous
I mandé, & il feprefentacie-
I vant lui avec cette éfron-
terie qu’un long ufage du
; crime donne aUx-fcelerats*
[Il dit au Roy, que c ’étoit
pour remplacer ce que
autres' Fermiers lui v ô - .
lofent, qull avoir établi ce
ï i nou vellmpôtqu’iien avoit
I gardé tour fargentdans un
.lieu qu’il lui indiqua , &
qu’il ne tendit qu’a lui de le
faire enlever furie champ.
Ce Prince s’étant faifide ce
trefor loüa 1a fidélité deCha-
ron, le fît fon Minière, &c,
feyantconfitmé, par un Edit
folemnel, la levée de ce
droit ,. i l lui en donna la
Charge, & en fit la première
dignité de fon Royaume.
CéfluV alors que l ’Impôt fe
leva par l’authorité du Roy;
Charon y-gagna dès femmes
immenfés, & devint enfin
•fi puiiTant, qu’il fit afTafïî-
ner le Roy & ufurpàla Couronne.'
Quoy qu’il en fort
de cette tradition , on ne
feu roit guéres douter que
ce que les Poètes Grecs ont
publié fur ce fojet dans