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n ’eût plus le moyen de fermer la Pyramide.
(a )
. L ’entrée eft quarrée, ôc elle a la même hauteur
& la même largeur depuis le commencement
jufqu’à la fin ; la hauteur eft d’environ
trois pieds ôc demi , Ôc la largeur un peu
moins. La p ie r re , qui eft au-deflus en travers,,
e ft extrêmement g rand e, puis qu’e lle tà près
de douze pieds de lo n g , ôc plus de huit de larg
e.. Cette a llé e , où on ne peut pafter qu’en
fe courbant, v a infenfiblement en baillant à
la longueur de foixante-feize oufoixante-dix-
fépt pieds. Quand on eft venu jufqu’au bout,
on rencontre une autre ailée pareille ,' mais
qui v a un peu en montant, elle e ft de ,1a même
largeur , mais û peu h aute , principalement
dans l ’endroit où ces deux chemins
abouti fien t, qu’il faut fe coucher fur le v en tre
,
(<*) C’eft par cette rafton,
qu’on n’a point encore pu
découvrir l ’euvertüre des
autres Pyramides, où l’on
trouveroit peut- être quelques
Monuments qui ap-
prendroient le tems & le
inotifde leur eonflruftion;
& cet article leul devroit
faire le fiijet de l ’attention
des Princes qui entretiennent
des Confüls au Caire;
car quoy que les Turcs
foient très - fiiperffîtieux &
que les Pachas n’accordent
que très- difficilement la
permiffion d’examiner de
trop près Jtes Antiquitez de
cè pais ; cependant on peut
dire qu’ils ne réfifteroîent
pas au crédit & à l’argent
des Miniftres des Prince^
Etrangers.
E N E G Y P T E , S Y R I E > & C . Cl l
tré'^ ôc s’y glifier en avançant les deux mains,
dans l ’une defquelles on tient une chandelle
allumée , pour s’éclairer dans cette obfcurité.
Tous ceux qui y vinrent avec moy füoient de
fatigue y quoy que nous euflions quitté une
partie de nos habits avant que d’entrer dans la
Pyramide. Ainfi je neconfeillerois pas à ceuxJ
qui ont un peu d’embonpoint de fe hafarder
à y pafler, puifque les plus maigres y ont af-
fez de peine. Il y en a qui difent que ce paf-
;£age a plus de cent pieds de long , ôc que les
pierres qui le couvrent, ôc qui font uneeipece
de voûte , ont v in g t-c in q à trente paumesi
Pour moy , il faut que j ’ avoue qu’à me g lif-
fercomme je fa ifo is* en rampant à la maniera
des lerpents., quoy que j ’eufle à la main une
chandelle - allumée, je ne pus pas en remarquer
toutes les dimenfions , à caufe de la
quantité de poufiiere qui nous étouftoit pref-
que , aufii ne fongeois-je qu’ à palier le mieux
que jas. pourrois ; ôc je trou vay parexpcrie ncp
que ceux qui m’ avoient fait les difficultez de
c e deftein comme infurmontables, n’aVoient
pas mauvaife raifon. Prèfque toute la compagnie
étoit demeurée dehors, ôc deux pu trois
de ceux qui nous, voulurent bien fuivrc 3
qu i étoient déjà couchez fur le venttefyr_-5’en
re tou rn è ren t, quand ils s’apperçûrent de l|t
fatigue qu’ii falloir efluyer. Je. cto y pourtant
H h h h ij * qu’on