' 4 5 1 • V O Y A G E . .AU • E S V A N T ? *
leurs ongles d!un rouge obfcar qu/’e lie s nom*
ment Elhanna : « Et. pour ce qui eft du refte de
tout.leur, corps , p ù J ’an remaürqueirârement
quelque défaut extérieur | ffjicaloùt h propre
, ôc fi n e t, àcaufe qu’elles le baignent au moins
deux fois la femaine, que nos Femmes" d’Eu-
rope leu r doivent neceffairement ceder, fans;
en excepter même les lieux où la propreté eft.
. la plus recherché e : : [a\ g
Mépris & j GUS ces agréments des femmes.de Turquie
jaioime des . ■ o . . • • ~ . x . Turcs pour ne font pas que leurs maris les en eiuraentxia*
leurs.rem- yantage ^. æ peine leur font-ils T honneur de
les ten ir .pour, des animaux raifonn ables. Aulïl
ne croyent-ils pas quelles aillent en Paradis>,
.& ils n e Leur permettent pas non plus d’e n tre r
tnsfnaai lüllteo dans.
! (a ) On nepeut nèndire
en général des agréments
des femmes Turques. PuiC-
que leur beauté eft aufli differente
que leurs climats j
e’eft l’élite d’un très-grand
nombre d’Efclaves qui arrivent
de toutes les Provinces
de l’Empire, & dont
les gens riches & puiflants
ehoififfent les plus belles.
Mais tout le monde convient
qu’iL n’y, en a point
‘Provincesvoifthes. Uneàir-
tre chofe qu’on peut affureï
icy, c’eft qu’elles font presque
dans le relie du monde de
mieux faites, que celles qui i
viennent de CircajSie &des |
toutes jaloufes>.& comme
elles font avec cela af-
fèzfuperftitieufespour croire
que les cara&eres magiques
i les Talifmans & les
autres p reftiges ontquelque
vertu, elles les employent
pour infpirer de l’amour à.
leurs époux > & en portent
jufques dans les trelfes de
leurs cheveux St dans leurs;
habits«
E N E gy>p t k | S y i i m 7 çyh 455
dans leurs Mofquéèx, comme fi elfes n ’ètoien.t
capables que de les troubler dans leur dévotion.
Cependant quoyqu elles foient fi méprisées,
6c que leurs mairie lehr préfèrent d’autres
objets, ils ne lailTent pas d’en être j(î jalo.ux ôc
de s’en délier tellement, àeau.fe de la foiblef-
fe du fexe, qu'ils ne leur permettent pas. de
voir aucun homme , fût-ce même leurs plus
proches parents j ôc une femme qui montre-
roit fon vifage découvert, ou fes mains feule-
ment, pafïeroitpour deshonorée, Ôc auroit des;
coups de bâton.v £llé$ Nmj vont j amais au March
é , ni on ne les yart point dans les rues,,fï ce
(n’eft pour aller aux Bains. Au re û e , plus les
perfonnes à qui elles font mariées font riches*
moins elles ont de liberté y c a r, comme nous
1 avons d it, les perfonnes de qualité , ôc qui
ont du bien, ont chez eux dès Bains, ôc ainli
ils tiennent leurs femmes renfermées au lo-
gisjoù ils les font garder par des.Eunuques, (a)
deforte que les pauvres Dames ne fçauroient
trouver
. (a) Les femmes du commun
ne font pas fi étroitement
gardées, parce que
leurs maris ne peuvent pas,
en confciènce, leur refufer
la permiffion d’aller deux
fois la femaine aux Bains, &
pendant le Ramadan d’aiElïer
aux Prières & aux Prédications
ÿ mais il faut ob-
ferver qu’il y a dans les Mof
quées des lieux féparez ôc
grillez fous les portiques oü
elles fe placent. Celles qui
ne fortent jamais, ne laif-
fent pas de faire leurs Prie-.