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deux nommez Ellata &c où Io n appriyoi-
■ perdrix fe le sP e rd r ix , ce q ui eft une chofe fort.curieun
•priées. A . i Gi
Et fon arriére-petit-fils He-
éfijr en chàfla les Abantes
& les Cariens, qui faifoient
ombrage à fa puliïàaice. Ce
Prince viâorieux fit alliant
ce avec les Ioniens, & étant
allé dans l’Affemblée de
leurs Etats , on lui donna
un T repied & on le déclara
vainqueur. Voilà ce que
rapporte de cette Iflel’Au*
yeur que j’ay cité. Ün autre
événement a rendu auffi
cette Ifle fort célébré. La
Grèce fe trouvant attaquée
de la Pelle qui la ravageoit,
on envoyaconfulter l’Oracle
de Delphes, qui répondit
qu’on fetoit. délivré 4e
la contagion après qu’Ari-
ûée auroitétéfacrifier dans
Tille de Chio , ce, qui fut
exécuté avec beaucoup de
folemnité à fon retour
lamaladie ceflaiOn prétend
auffi .que ce for dans cette
Me que les Harpyes fè retirèrent
, & que Calais-ScZe-
thes enfants de Borées qui
lés pourfuivoient fans relâr
che depuis la Bythinie, les
£n firent fortir &les:chafférent
jufqu’aux Strophadés
dans la Mer d’Ionie j c’étoit
apparemment pour céléi
Brer cet événement que les
habitans de. Chio portaient
dans leurs Médailles la figure
de ces Harpyes. On
montrôit auffi dans cettè
Ifle le Tombeau d’Hame*-
re j maïs plufieurs autres
Villes, fur-tout celle de Sa*
lamine dans l ’Ifle de Chi*
pre y lui difputoient cet
avantage. Enfin » pour ter*
miner lesAntiquitez de cett-
te Ifle-, je «dois ajouter iey
qu’elle eut autrefois un
grand différend avec lesEfir
tréens , au fujet d?une Statue
d’Hercule. C ettç Statut
qui venoit apparemment
d’Egypte ou' de Phenicie *
car l’Hercule qu’elle repre*
fentoit ne reffembloit point
du tout au fils d’^lcmene »
fut, trouvée fur une barque
qui s’étoit arrêtée près d’un
Temple de Junon , égale*
ment éloigné de Chio & du
Port des Eritréens ; ainfl
chacun de ces deux peuples
s-éforçant à l’enlever,P/x»*-
miw»
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fe à voir. Ces Perdrix font pendant le jour
aux Champs , 8c v iv en t parmi celles qui ne
font point âpprivoifées, mais le foir elles reviennent
aux Villages. Le jour elles fuivent
Les jeunes.garçons * qui les: appellent avec ùn
fifflet, 8c Les ramènent le foir auflï facilement
qu’un troupeau de dindons.
Toute l’Iile a quantité de Lentifques > mais-
principalemefifiaux environs du Bourg d eR y .
0 n me difoit que dans les mois d’Août &; de
Septembre on fait des,trous à.ces arbres par
ôù le Maftic, quieft la gomme qu’ils p roduisent
, fort.le long de l ’é ço rce, & s’amaffe au
pied en forme de gâteau , que des perfonnes,
qui font là dans de petites huttes pour y prendre
garde fo n t foin de recueillir & de confer-
y e r . . Les habitants dn païs fa vent ce qu’ils en
d o iv en t’
raton , qui étoitün vieux pêcheur
& aveugle depuis
long - teifes » perfuada aux
Eritréens fes compatrio-,
tes, de faire une corde des
cheveux de.léqrs femmes ,
les affurant qii’ils tireroient
par ce moyen la. Statue de
leur côtév Les Dames Eri-
trç4ennes ne voulurent
pqint , fur lé fonge de ce
' bonhomme, fe défaire d’un
^ornement qu’elles confer-
Tom* L
voient avec, beaucoup dé
foin > mais leurs Efclaves»
qui étoient venuës de Thra-
ée pour les feryir, moins
attachées-à leur chevelure,
fe firent rafer, & la Statue
d’Hercule fut aifément
conduite dans le Port : on.
ajoute que Ph^rmion recouvra
la vuë jee-qui marquoit
que fa révélation n’ayoit
pas été feinte.
Y y y ,