Se rv ic e de
fa Table.
'4 <?A . V O Y A G E A U L E V A
Tanriande que l’on prefente au Grand.Sel-?
gneur lui eft fervie,par fon Ecuyer tranchant^' *
dam un p la tp to u t a la fois. Ileft aftisd; la ma-
nie ce des T u rc s, &c il a devant luy une riche
fe rv ie tte brodée y a tó de ne pas'gâter fesi-ha-’
b itsv ilen au n e autre autour du bras, qui eft de;
la meme étoffe & qui lui fert à s’eiïuyer. les'
mains. Les plats ôs les affiettes font de Porcelaine
Audience
des Ambaf-
fadeurs.
de la C h in e * du bien de terre iigllléë
qu’on dit être bonne contre le poifon.Tly en
a qui prétendent qu’on le fert quelquefois em
vaiffël le d’or , mais j ’ay de Là-peine a le croir
r e , parce que les Turés eroyentquec-eftpé*-
eher que:de manger dans de l’or ou dans de
l’a rg e n t, ce.qui eft caufe aufli qu’ils ne fe fer-
vent que de cueilliers de bois. Sdn breüyage
ordinaire eft le Sorbet/parfumé avec un peu
d’ambre gris.
Lorfque ce Prince mafige de h ö fs d an s q uelv
qu’une de fes Maiforis de Plaifance, on le fert
toujours dans de la Porcelaine^ 6c l’omprAfiM
que la meme chofe à l’égard des Ambaffadeurs5
des Princes Etrangers, lorsqu'ils font traite#
p a rle p rcmierVizirdans la Salle du D-ivanjj
, avant que de lesmener à l’Audience du Grand
Seigneur.
Cette Audience eft fort co u rte , &Ies Ani-
baftadeurs ne font prefque rien autre chofe
que de lui prefenter leurs Lettres de Créance*
. parce
É É E g YE TE I *S Y R I E , &C. 467
iparce que toutes les affaires fe traitent avec
le Grand Vizir.-G’eft ordinairement a l ’oeçar
fion des Audiences qu’on donne aux Ambaf»
fadeurs , que l’on a „accoutumé de payer la
; montre aux foldats * afin de faire voir là grandeur
& la pu ill an ce de l’Empire Ottoman, m
Pendant que le ÇrandSeigneur eft à Table
ffl feffait un profand fflence , qui n ’eft -inter-
xompu .que par les impertinences- £c les fors
, difeouri des bouffons dont il y ji toujours un
;aflëz bon nombre à cette C o u r , .ôp.qui s/eifoj>
^en-t-à^’envi de divertir ce.Prince,.
Dés que .je fus ^arrivé à Conftantinople, je
jA’eus point de plus grande çiiriofité que de
-voir lé Mqii arque de.ee va-ftp Empire. Et comme
j ’appris que cela AC fe pouvoir mieux fai-
que Le^yjendredi* qui eft le Di manche des
Turcsj parce que ce jour-làle Grand Seigneur
.va ordinairement .à quelque Mofquée, j ’allay
d ’attendre , accompagne feulement d’un de
mes amis*-auprès de Valider qui eft une Mof-
„.quée que là Mere d ee et Empereur a fait bâtir,
& oh elle eft • enterrée dans une magnifique
jChapêlle*'' -
ÎStaus le vîmes paffer tout auprès de nous,
jn o n té fur un beau cheval Alezan, fans autre
Suite que de trois valets de pied > & comme il
-n’y avoir perfonne autour de nous -qui y fut
iyenu dans le deffein qui nous y avoir ame»,
N n n ij ne? 9