€ iù V o y a g e a ü L e va n t ;
Après avoir ainfi bien confideréla charnu
bre des Sepulchres par-dedans, nous nous nû*-
mes en état de deîcendre par le même chemin
par où nous étions montez , cherchant
fi mp le me ni; à pre n dre la. même rou te , ce q ui
n e nous donna aucune peine : nous defcendî»-
mes donc le. long des ban,ca à grands p a s ,. 8c
nous eûmes laCez d ’affaire àpofer fermement
nos pieds du-côté g au ch e , 8t à é vite r du côt é
droit le gliffant des pierres en nous tenant,ferme
au. banc , car fi nous fuflio.ns venus une
fois à glififér, nous, aurions bien eu de la peine
à de£cemdre_ Nous arrivâmes donc heureufe-
ment au bas, dans.ces. apartements que nous
avons décrit en montant, Cependant| comme
la curiofité. me portpft à vo ir s ’il: n[y au-
rbit point quelques autres endroits on l ’on
pût aller;> je cherchois çà & là , & j ’en trou-
ya.y encore un qui étoit grand 8c quarré v fon
plancher é to it fort haut ^mais le ba%plein d e -
pierres 8t de terre ; & comme j ’y fentis d’ar
bordune puanteur infupportable, je fus contraint
d’en fortir au plus v i t e , & de chercher
le paflage par ou nous étions entrez en nous
couchant fur le ventre.. ^ ^ ,
Cependant un ou deux de ma compagnie
étant déjà fortis par-là , je voulus aufïi m’y
glifTer avec ceux qui me fuivoient , mais je.
demeuray fourré dans ce trou fans pouvoir re*
muer.;
E N E G Y P tr E i S Y R ï E y &C. %
muer. Par bonheur c ’étoit à l’extrémité du
t rou, deforte que ceux qui étoient déjà for-
tis^jpouvoiént^Men me toucher y ils me p rirent
donc par le"bras & me tirèrent dehors\ ôt ceux
qui me fuivoient ayant trouvé un peu plus
d ’efpace en for tirent aufli. Nous continuâmes
enfuite le long de cette ouverture par où nous
étions entrez', ôc fortîmes enfin dehors, fort
aifes d‘a-voif contenté nôtre curiofité.
■ A peine fûmes-nous fortis d’icy tout crafi-
lèux de la fueur que nous avoir eaüfé la fatigue
ôc la p e in e ! d’aller 'ainfi couchez fur le
ventre , appuyez feulement fur une main,.parce
que de l’autre il fa llo it tenir la chandelle,
St d’a-ilieurstout barbouillez, de^ia poudre qui
s^étoit mêlée avec tia fueur ; à peine, d is -je ,
fûmes nous fortis, que lé Conful 8c fa compa?
g nie , qui nous virent fi beaux garçons y fe
prirent à éclatter de r ire , 8t furent long-tems
fans fe pouvoir remettre., t
Mais le Conful qui craignoit que nous ne
nous 'refroidifiions avec nôtre fueur, ne voulut
pas nous retenir plus long-tems 8c.il nous
eonfeilla de m on ie rau p lû tô ten hautvfi nôtre
curiofité nous- portoit encore, à aller vififr
ter le relie de ta Pyramide:, ce que nous ju geâmes
èn etfet qu’il- falloit faire fans différer
davantage.
Nous cQmmençâmesdôncà monter.par de