M ity len e .
Avis, au fii-
)e t de quelques
-Cor-
faires de
.T ripolL
V oyage au I e v a *Tt ; -
Cette ville , qui porte .le même nom 'que
l’Ille, eft raifonnablement gran d e, & elle a au
haut 5 fur une mo n tag n e, un alfe.z gros Château
6c qui n ’eft pas peu fort. Il eft ceint d ’une
double muraille, ôc mieux peuplé que la ville
même. Celle - cy eft confidérable;à caufe de
deux beaux Ports, Tout le païs d’alentour eft
fort agréable j comme on le peut voir par la
reprefentation que j ’en donne icy.
Comme nous étions à Mitylene, nous fu mes
avertis que trois Corfaires de Tripoli £e
tenoient autour de ces Côtes. Nous e-n .avions
oüy dire quelque chofe à Conftantinopie , 6c
Moniteur Col j ers Ambafladeur me confeilloit
poutcela.de prendre mon chemin par terre »
mais m’étan t informé un peu exactement de
ce qui en pouvoit jtre ^ o nm e dit qu’ils étoient
fortis de ce parage.
Mais tes Turcs de la Douane nous .avertir'
rent qu’il y a voit bien v in g t ‘Barharojps, qui fe
tenoient là pour tâcher de vendre ce qu’ils
avoient pris avec les- Corfaires de Tripoli
( car il n’y a voit guéres qu’ils avoient pris un
Navire de Gennes 6c un de Venife ) & pour
cela ils nous confeillofent de nous ten ir fur
nqs gardes , de peur de tomber entre lêurf
mains,.
Il ne fe palfa pas aufli beaucoup de tems fans
que quelques-uns de ces BarbarojJès vinfent fur
le
E N Ï G Y P T E > $ Y R I E , 1 1J
le rivage ..où nous étiuns. jépour tâcher de, lavoir
quand nous nous propofions de p artir ,
afin de mou? pour fui vre en fui te -avec quelqu'un
deleurs vailfeaux. C’eft pourquoy,com-
me nousn’étions pas en paix-avecceux de T ri-
p o li,n o u s jugeâmes que le plus fur étoit de
nous mettre à la voile dès qu’ils fe feroient
-éloignez de nous , parce qu’il faifoit un bon
v e n t, parle moyen.duquei nous pouvions tellement
avancer que quand ils s’informera
ien t ade n o u s , ils ne pûlfent pas aifément
nous joindre. Nos Greês étoient lî remplis de
crainte „que nous eûmes allez de peine à les
faire ré foudre de partir , tan t en les menaçant
quë~ nous ne leur donnerions pas un
f o l, qu’e n leur promettant de leur augmenter
la fomme dont nous étions convenus avec
eux, Nous mîmès donc enfin" à la voile , &c
h ie n - tô t après envifpn-^midy ^ nous nous
trouvâmes hors de la?vue de la ville 6c de
J ’Ifte,
La raifon qui faifoit que nos Grecs n’ofoient
.partir pour éviter ces Corfaires, c’eft que lors
q u ’ils tombent entre-leurs mains , ils s’atten
d en t d’en reçevoir plufieurs coups de b â-4
to n , & beaucoup de mauvais tra item en ts,
«outre la perte de leurs vaiffeaux 6c de leurs
ibiens.
Xûnt. L T t t Envi-;