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les voit toujours fort proprement habillées^.
&; côëffées d’une maniéré qui a quelque choie
de galant. Elles ont une coëffure. de toile de
batifte à laquelle elles attachent , tant par~
devant que par-derrière, des bouquets d éplumés
noires, St. oèelles lailfent pendre negkÿ
gemment un ruban ou cordon noir Jien defli-
u a y une dés plus conkdérables, telle qu elle
eft reprèfentée icyé Le refte dé leur b f billet
ment ne me plût pas ta n t, parce.qu il empêche
que leur belle taille ne paroifle ,.çar elles
portent un corps- trop co u rt, ôt leu rs j uppes
font trop covfrtqs aufli 8t trop epaiftes. Leurs
fouliers font hauts 8t garnis par-dedans de fe?
mellès de liege ; St couvertspar-deftus de; velours
, ou de quelque étoffe de foye; brodee
fort proprement, à quoy elles*s.entendent en
perfedion. Elles ne iontpas nonplus^ trop dé-
daigneufes ni même trop retenues à l’égard
dés hommes : c a r, St dans la Ville ôt a la camp
ag n e , on les voit aux jours de réjoüiffanee,,
dan fer en branle de tous cotez y, St: meme: un
étranger s’y peut joindre Librement, Ss prendre
par k main cellé qu ittro u v e la plus à fon
gré fans que perfonne en prenne de la jalou-
fie. Elles font auffi tant de civ ilité aux étrangers
qu’on afujet d’en être furpris.. Mais p o u r
avoir leplaifir de les fréquenter, St de jo iiir
des douceurs de leur converfation. ,il fautfia-
UN*. Eg Y P T'I f S Y R I E ,, f ,&C. 5
Voir parler leur langue , parce qu’il y en a trê$-
p eu en tr’elles qui fâchent l’Italien. Lapianie-
ne dont les hommes s’habUkent eft à peu près
telle qu’el-l# étoit autrefois chez nous, avant
que la gravité dp nos Hollandais f e fût laiffé
eorrompreen fuivant les modes inçonftantes
des François. ils p o rten t des. Chapeaux pointus
à grands bords St un.juft-au-corps affez
court , ave^Q: quatre grandes hafques., Les
manches fon t ouvertes fur le b ras ,. St- g ar -
nfes des deux cotez d’un rang de petits bom
tons. Leur vefteeft or dinaireme n t d’une étof»
£e defoye de couleur, St leur haut-de-chauffei
dont les canonieros ont-chacune la- Largeur
d’environ trois quartiers pfont ornées fur la
euiffe d’un rang de boutons St de^quelques
noeud s, de ruban longs de trois doigts ; -les ra bats
St les cravates. ne- font point en ufage
chez eux: y fis ont-.au lieu de. cela une- bande
-ronde de toile, fine de la.longueur d’environ
une- deni-y-aulne, qui eft coufuë au collet de
leur chemife n les bas St les fouliers font de
même façon que les nôtres * |
. Pendant que je n f eceupois- ainfi.à vifiter
ce qu’il y a de plus confiderable a Chio St aux
. en v iro n s, j ’appris qu’ilfe prefentok une oc-
cafion favorable; pour aller a Damiette , ce
tqui. fi c que j e n f acoorday du prix de la Voiture
avec Le Capi.ta.ine.. Le jour du départ étôi.t-ar^