%6& V 'o y â g e À u L e v a i t & •
dans leur main , qu’ ils tiennent en h a u t , ïîfe
fer tourné en b a s ,. pour faire.croire, à; tout le
monde quils. fe lailTeront plutôt, percer de
mille coups, que de. renier j amais la FpyMa-*
hometane. Mais les gens d efprit doutentordinairement
de ia-lincerite.de ces. nouveaux
Mufulmdns-, parce qu’ils ont; expérimenté depuis
lo n g - tem s que ces.fortes, de gens , qui
ont fi aifement quitté leur première Re ligion *,
de laquelle peut-être ils n’ont jamais été bien *
perfuadez, ne feront pas plus de.diiEcultéd’a-
bandonner la;nouvelle qu’ils embralfent Ôç
pour laquelle ils foumettent leur corps à une
ceremonie d , douloureufe.. Ce. qui leur fa it
d ire , comme un proverbeôrdinaire j..ErJK^im
fend Gidour Olmicbidi eche ci Adujulman ohm Cè lt^
à-dire v celui^uia été un mauvais Chrétien ne fera jdn.
mais bon Turc. Et à dire, le v ra y •, tout le mal qui
fe fait en Tur-quie. v ien t plutôt du cote.de. ces
Renégats que d exeluid es T u r c s , qui font ordinairement
d’un naturel fo rt, civile8ç fort
traittable , principalement lorfqu ils Ce rencontrent
ayec des perfonnes qui fayent s ,accommoder
à leurs maniérés de. s. a.h.ftenir des
chofes q u ik sd e an d a lifen t., ll-eft.vray^que le
nombre de ces Renégats eit plus, grand que
celui des Turcs même, èc que la plupart des
B a (Tas & de toute leur fuite., ne.font que de ces
deferteurs d e laR e lig io n Chrétienne * pu d e
te lle des Juifs^, ®
e n É g y p t e , S y r i e , & c '.
Il y a trois fortes de R enégats, Les premiers
font ceux que le fort a fait trouver entre les
Enfansde Tribut que le Grand Seigneur le y e
de tems:en tems. par tout fon Empire : les féconds
,.eeux quich ang ent à de fie in de R e ligion
}l peut-être dans l ’efpé-rance de rendre
leur condition meilleure : & les. troilîémes
ceux qui ne lede yien nen r que par la crainte
des châtiments qu’ ils o n t peut-être méritez
pour quelque faute qu’ ils auront commife, ou
bien à cauïe du.mauvais, traitement des maîtres
qu’ils: o n t eu le malheur de rencontrer î
mais le nombredeees derniers eft le moindre*
Les Efclavesdes Turcs ne font pas: fi m a l-
Meureux qu’on fe l ’imagine, d’ordinaire. Ils
fo n t fouvent les féconds maîtres de la mai-,
fo n , ôc l’on a même, des exemples d’E fc la ve s
qui fe trouvoient. IL bien chez, leurs dgas^
qu’aprês. en avoir obtenuda liberté , 8>c être
retournez en Europe,.où ils.ne.trouvoient pas
ce qu’ils avoient efperé.,ils font retournez en
Turquiepour s’engager une fécondé-fois de
leur bon. gré à une iervitude qui leur avoir
femblé dîabord infupportable. Ces Efclaves
font heureux dans leurmalheurdorfqu’ citants
en, quelque V ille oonfidérable ils rencontrent
un bon M a ître , & qu’ils ont-quelque talent.
Car ils font aimez de leurs M aître s , qui ne les
em p ê ch en tp o in td ’ aller à l ’Eglife Ôc d’y faire
. leurs