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font fort fcrupùleux obfervateurs despréçej>~
tes ridicules d’une Religion aufiimal fondée
qu’eft: la
leur puiffe d ire , intérefler leur fanté par le
fréquent ufàge du Bain , que de ne fatisfairé
p a s , autant qu’ils peuvent , à ce que la Loy
leur co mmand e.
Ils vont tous fi fouvent aux B a in s , que leur,
revenu ordinaire- n’y pourroit pas fuffire , il
pour fe baigner i 1 leur en coutoit auffi cherque
parmi noüs. Mais comme il.n’y apoint de prix
fix é , & que chacun donne ce qu’il lu i p la î t ,
Lis peuvent eu être quittes*pour trois' ou quà?
tte-Â fores > qui font environ deux fols § mais Iqa
Européens doivent donner davantage. Le
tems du Bain eft limité. Les hommes y vont
depuis le grand ma tin j ufqu’ à midy lere fte
du J our eft pour les femmes. Les hommes n’ y
vo n t j amais avjec elles -, & -fpit qu’ils croyent,
avec les A n c ien s , qu’il n’eft pas.fain pour les
hommes de fe baigner au même lieu âè à la meme
heure que les femmes,fbit que l’honnêteté
& la pudeur ne 4e permetten t pas,il leur eft ex^-
preifiémedt-defendn,&fôBade>'.gJP©^espeii^>
d’y paroitrè feulement. Il n’y a que les j eunes
garçons , jufqü’à l ’âge de fept ou huit ans tout
au plus,qui puiffent aller aux Bains a v e c leurs
meres ou leurs proches parentes p qui n’ont
rien à craindre de ce jeune âge:St pour ces enen.
E g y r t e , Sy r i e , ^r c .,
fans on n’ a que faire de rien payer", â moins
qii’o n n e le v u ë i 11 e bien p ar c i v il ité » è n ço r e y
en a-t-ilquelquefois parmi ces petits Compagnons
<3 qui font aftea; rufez pour prçjadré garde
aux petits badinages des femmesqfuife bal-
g n en t;c a r les Turcs y vont autant par d iverti
ftement que pour lanecefîtté i, ôcj en ai connu
qui lo-rs qu’ils étoient plus â g e z f e foùve-
noient encore de ce/quils y avôient vu dans
leur jeunefte : mais comme la plupart de ces
chofes la n e feraient pas d’honneur aux D a me
s du Levante j ’aime mieux n’en rien ditief
croife' que c e font des contes d’énfans * comme
ceux dont Juvenal d it
'îtâcpHeri (redmt ,wji ^uènandum oerela&hntuv:
On li’at tend plus , comme on faifbi t autrefois
chez Les. Romains ,, q i ie ja clnchê fdnne
Eour aller aux Bains y an les ouvre des quatre
éùrës du m atin l’on ne les ferme que ve rs
h u it hëüres du foir. Durant tout cetems-là
fo n n’y-fait jamais de b ru it, & l ’on n’entend
p o in t d ire qu’au c un y ait dérobé les hab its oü
îa bourfe d’un autre , ainfi an n’ a pas b éfo in *
comme du tems d’Ovide , d’y mettre un Bor-
çier pouîr garder les Babits