L’Auteur
ia loger ’
chezleCvnm
p O V OY,A G E , ; A U X E V A N T §
Nous nous rendîmes, au Couvent des Reji'r
gieux de S. François,, & j ’appris d’eux que le
Seigneur Baptijla Tarelli, Confulde laRépubli-
que de V e n ife , avoir été encore choifi depuis
jpeu de jojirs par j j Baifiadu Caire pour Çon-
îul des Nations A n g lo ife& Hollandoife. XinJfî
je crus qu’il étoit de mon d evoir de lui aller
au plutôt rèndre vifite.
Il nous reçût avec une c iv ilité toute parti-*
çuliejre , ôc il nous; fit promettre que nous
irions loger chez lu i, quoy quenouseufiions
déjà donne nôtre parole.au Pere Supérieur du
Couvent. Nous, 'fîmes doué tran^ o tté r nos
hardes^ ce qui chagrina un peu les bons Père
s ,’
qui forment des Arcades, ] & fi bien nivelé, que Peau
avec line baluftrade. Au mi- du Refervoir n’eft ni plus
lieu de ce Refervoir eft une haute ni plus baie que celle
Colomne .oftogone de mar- du Fleuve. Les anciens Egy-
hre blanc, quieftdivïféeen ptiens avoient des'Puits qui
22. parties égales, Lapre- fervoient au même ufage ;
miere eft.foûdivilée en 24. & les Coptes en ont encore,
-pouces: C eft-là qu’un Inf- un dans la, Haute Egypte
peaeur prend au juftecha- quon appelle le Promftid
que jour la mefure de la Comme le Fleuve eft l ’uni-
hauteur de l’eau, & va' en- que fource de la fécondité-
fuite le publier dans lesruës de ce Royaume, on a toûi
,du Cai re, en difantî Le Nil jours pris de grandes pré-
cjt cru cette nuit de tant de cautions pour en marquer
f ouces > # eft à prefènt à telle I au jufte Facroiffement de 5g
hauteur. Et cet ouvrage eft diminution,
fait avec tant d’exaâitude
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res , qui euflent mieux aimé nous voir chez
eux que chez le Conful.
J y tro u v a y , fans que je m’y ;. a tten difie,.
tm de mes.Qompatriotes qui y étoit déjà lo ge
, ce fut Adrien Bierbeek,, né comme m o ÿ , a
la Haye ,. orfèvre de fa v a c a tio n , ôc qui étoit
venu avec nos v ai fie aux à Alexandrie le iz .
de Mars. •
De tous les Chrétiens qui demeurent ordinairement
dans cette fameufe V ille , i l n’y
avoir que nous trois qui parlafiions Flamand ,,
étants tous trois Hollandais,. Ôc nez à la Haye
où nous avions connu la famille les uns des.
autres. Mais nôtre fo c ic té , quelque peunom-
breufe qu’elle fû t , ne dura pas long-tems, car
le 2.4. d’A v r i l , c ’eft-a-dire cinq, jours après-
nôtre arrivée! au Caire , mon. Camarade: dé-
v o y a g e RogerdeClevés>,avec qui j ’étqis v e nu
d e Smy rn e, nous quitta & s’en alla à G y -
pre où il avoit quelques affaires. Il demeure
à pre.fe.nt- a L o o , au 1er v ice de Sa Majeité Britannique.
en qualité de Maître Fontenier.;
Au re fte , c’eft: une chofe digne de remarque
que trois Camarades de v o y a g e , & tous trois
natifs d’un mèmè lieu-, après s’être rencontrez
fi lo in , contre leur a tten te , fe.retrouvent encore
aujourd’huy-en leur pais pleins de fan té 3
& qu’ils ayent le moyen d’y entretenir encore
leur ancienne amitié.
C ha -