*54^ V oyage au Levant ? :
Francs ni de Prêtres étrangers qui d em eu ra i
fent là. Je fus donc obligé de m’ addreffer an
Supérieur des Grecs j. mais comme il n e fa vo it
pas la Langue Ita lien n e , je n’en pip.s rien ap-
prendre éc je m’en retournois fort mal latisr
fa it à nôtre Saïquë ,lo r fq u é je rericontrayun
Vén itien qui m’ aborda en me parlant Hollan-,
dois > il avoit été efclaye trente ans durant3
mais mis en fuite'en liberté depuis allez Iong-
tems v & comme 11 avoit voyage fur Mer pendant
quelques annles avec des Hollandois .»
i l a voit apris leur Langue. iLna offrit de bob
coeur fes fe rv ic e s , àc me menacheZ un Ham-
bourgois,qui ay ant été fait efclave de s. fa jeu-
nefle , s’était rendu T u r c , & e x e rço itl office
de Ganonier fur une Caler e ,a v e c l’infpe&ion
fur tout le Canan de la v ille } il s appelloit
je le trouvay fort honnête, homme ,a fo n
apoftafie près ; il me tém oign a tou te fo ïte d â-*
mitié , me mena par tout où il crut que
ma curiailté trouverait occafîon de fe fatis-
faire. ' H '■ a3 " P i i
La v ille de Rhodes eft fuperbement b â t ie ;
ayant des murailles de la maniéré a peu près
de celles de Rome. On y peut entrerpar deux
po rte s , dont l ’une eft- du co te de là^Mer 9 8c
l ’autre du côté de la Terre. Celle „qui eft fur
le bord de là Mer eft très-belle y & la v ille eft
de ce côté-là fermée en partie d’une doubla
murait^
eîj Egy pte f Sy r i e , & t . 54p
‘muraille.. Au-devant il y a une petite mai ion
de bots où fe tiennent ceux qui' rèçoivent le
péage; Du côté-de lâ?terre on vo it une enceinte
d’une triple muraille , chacune def-
^quelles e ft hâüté dé dix;-huit brades * raifonr
nablement épai'ffe, 5c renforcée d’un grand
nombre de Tours . Sur les remparts on compte
en tout" quatre cents foixante pie ces de Ca-
nbn 3 'entre lefqueÜés il ÿ en a plusieurs fort
großes qui font de fonte , 8c fur les deux Châteaux
cënt foixante. • ;
Le Château de dedans la v ille , du côté de la
tè r r e , eft fort haut ôc bien bâti. C ’eft ic y que
l ’on gardé les' principaux prifonniers du
Grand Seigneur ; 8c il s’ÿ trouva encore du
tèms que j*étèis-là, un Ro y des Tartares qui
y avoit été déjà trois ans. Mais il n’étoit pas
renfermé fi étroitement que le B alla ne f u i
permît quelquefois de s aller divertir.
* '3, La ruë des Chevaliers de Malthe eft la.
5, plus belle de toutes. On vo it encore devant
5> plufieurs màifons fleurs Armes qui y font
r f gravées fur le marbre, 8c;à quelques-unes
il y a des Infcriptions,.
3, Les Portes font aulïi ornées des Armes du
5, Grand Maître de l’Ordre.
,, Les maifons font ic y bâties de grandes
pierres , de même que lès dehors de la v i l-
33 le , ou les Bourgs des Grecs •, car il ne leur
1 S eft