Vô VAGE AU Le. V A N-T J
€ H A P I T R E X X X I I L
Conformité du Pais drEgypte aux environs de Ddmiettc'y
avec celui d’Hollande. eUn evaijjèau ou le feu prend
« faute dam de NU. Description de la Mer Morte
t d'un beau bois qu'ily a entre Damiette (èfrptte Mer*
Particularité% touchant cetteruille. Naijfance furpre*
nante d’un Turc , nommé l'Enfant mort. HardieJfç
des faucons en ce Pais y (gfc.
j \ P r é * s que nom eûmes payé le peage
/""^-accoutumé, qui va à un demié cupour
chaque perfonne , nous alla me s a la maifon
d’un Prêtre Grec pour noua remettre un peu
de nôtre fa t ig u e , en y paffant le te ms agréai
blement. Il nous avertit q u il y avoir en bas;
fur lai riviere une Saïque a l’an c re , qui alloic
à Jaffa , & que trois Religieux , quivouloienc
aller à Jerufalem, venoient de s.’y embarquer
ce matin même. J ’ailay donc voir la v ille en
grand’ h â te , & je fis mes proviiions pour le
chemin ; enfui te de quoy étant defcen du fuir
la riviere avec une petite barque nous arrivâmes
à la Saïque, nous fîmes, marche pour fat
voiture avec le C ap ita in e , & nous demeurâmes
lâ dans l’efpérance de partir dans un ou
deux jours.
Le
Ê u E é ÿ p t e p S y R i e 7 & c , § 7 t
Le pais paroî t: ic i',- tant au-deflfus qu’au-
déïfôus du N i l , prefque tout femblable à ce-
luy d’Hollande , avec de bons pâturages ôc
quantité de vaches qui y paiffent, ce qui me
parut également agréable &c furprenant.. (*f)
La riviere court avec
fy) Il n’y a rien de fi beau
a - vtar que la Baffe Égypte
dans deux faifons de l’année.
Et fi l’on monte fur
ifjuelque Montagne, ou fur
une des Pyramides qui font
prè's du Çâi'rë i ' vérsjiesrndis
de Jùfllet & d’Août w- ou
Voit comme une vafte Mêr>
■ cauf4ç ,par l’inondation du
NU , fur laquelle s’élèvent
une infinité de Vîllàges Battis
fur des hauteurs, où l ’on
voit dominer les Mofquée&
avecleurs M inaretsj le tput
mêlé parmi plufieurs Boi-
quets, &; de^ arbrfes fruitiers
dont on 'n’appêrçoit que les
têtes i ce qui fait un co'up
d’oeil charmant.. En Hyver,
au contraire , toute la'Cam-
p agne r efïemble a une belle
Prairie dont la verdure
«émaillée de fleurs enchante
la yû£* On voit de tous cotez
desT roupëaüx répandus
dans la Plaine, -avec une inapi
dite-, ôc a d’un côté
C c c c ij du
finité de Laboureurs & de
Jardiniers ; l’air fe trouve
alors embaumé parla gram
de quantité de fleurs que
fourniffent: les orangers, les
citroniérs‘& les grenadiers;
& il efl: fi pur , qii’oii n’ett
lauroit refpirer ni de plus
fain, ni de plus agréable,
e,nfqrte, que la nature, qui
efi: .'alors, comme' morte »
dans tant d’autres climats ;
ne femble revivre que pour
un féjour fi chârman t. Les
endroits qui ne font ’ pas
alors ‘entièrement'' defle-
chez, fe trouvent couverts
d’une quantité prodigieufe
d’oifeaux aquatiques,.* qui
s’offrent -aux plaifirs des-'
phafleurs. Après cela je ne
crois pas que la Hollande
puiffe être comparée à l'a
Baffe Egypte ; mais on doit
pardonner à nôtre" Voyageur
cetexcès de complai-
,.fance pour fa patrie.