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te renfermé le lieu où étoient les premières
maifons de Campagne de cette ancienne V i l le.
C ’eft: ce.qu’on appelloic le coteau ouJbaur
-teur de S. Démétrius , qui eft la pointe de la
T e r re -fe rm e , d’où l’on a une très-agteable
vùë tout le lon g du Claateau fur ,1 embouchu^
j e de la Mer Noire; (a) %
les Jardins font au pied.
Ou eftime qu’ il a de tour environ une peti*
te heure de chemin| il renferme un fi grand
nombre de perfonnes, qu’une V ille de pareiL-
?le grandeur éù feroit fuffifamihénr peuplée,
^d’où il s’enfuit nue par fuccefïion de tems les
r> u k à iïjfh m m J iu y i ;Un\ -
( a) Il ne faut pas s’imaginer
que. ce fameux Parais
foit fort ancien ; & il eft
étonnant qü’un terrain fi
propre à faire M demeure
,des Empereurs » n’ait pas
tJété employé à cela dès le
tems quelle Grand Conftan-
tin y fixa fon féjpur. Cependant
ce ne fut que Con-
ftantin Éragozes qui farina
je deffein d’y bâtir un Parais;
& la prife.de cette Ville
par Mahomet II. ayant
faiflCé ce projet fans execution
g ce dernier fit relever
les murailles que P ra g o is
.y avoit fait -bâtir j X qui
avaient ; été fmnees pendant
le; Siège fit conftrui-
,re, un rPayillqn fut la porte
pour y aller prendre J’iùrj
fés .Suçcelièurs' ont fait depuis
differents coips de loj-
gis, & chaque Payillon ou
Kiofq,porte le nom du Sultan
qui l’a faiteonftruire.Éa
1664. le feu'cbnfumapresque
tous les édifices du Ser<-
raU, & -Mahomet IV. les
jelever, fur.les mpmes fondements
» fans leur donner
une fqrxne plus jm & m
fp ’ •
b "&N E g y p t e , Syrie ; g r ïr I37.
'h-abitans fe multiplieroient extraordinaire-"
ment, fi dans ce P ala is , qui leur feirt plûtôp
de prifon que de demeure, i l leur étoit p,err
mis de s’unir par le doux lien du mariage.
Car étant prefquê tous tat i t de l ’un que de
1 autre fexe dans la fleur de leur âgé -, 6c
ehoifls d ’une complexion faine 6c vigo.ureu-
lé , it n y a pas,gun des Çafigis, des Boftangis,
< dès Achis y 6c des Halvagis, » c ’eff-à-dire , des
Portiers, des Jardiniers, des Cüiflnier.s 6c des
Confituriers, 6c autres Officiers du Sçirrail,
qui ne put,en peu de tems d evenir ch e f d’une
iam llle confidërahle, s’il é to it .attaché,par de
légitimés liens a quelqu’une des Sultanes ou
-des Odahfauesy qui font leurs femmes de chambre
: Mais une troupe impitoyable d’Eunu-
ques î^oirs népermet pas àces-malheureufes
Demoifelle s, ni ajeurs miferahles fervantes,
de fe voir les uns les autres, 6c moins encore
•dé fe parler, {a) ;
Tom- L S ... Elles
( <* .) . L ’Auteur pouvoit
ajouter; qu’il , n’y eut.pçûtdre
fut gardé avec tant d’é-
xa&itude -qu’il l’eftdans lé
Se,rrail j on n’y ôbfeyve par
tent -qu’uy grand jefpeQ:
des Subalternes pour leurs
Officiers » dont ceux-ci l^VÙ
donnent l’exemple ; lafoû-
miffipn y eft aveugle , les
châtimpns prompts & rigoureux
j ôc il régne parmi’
ce nombre prodigieux dé
gens, de. tqütféxe & de tou-’
te efpece.» -une fi grande
tranquillité , qu’on peut a
cet égard comparer Tintés