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on entre-dans la plus grande g il y a des chemins
qui conduitent en bas , & qu’on dit qui
vont fort loin , où ils aboutiftent à divers en-;
droits où l ’on met toit aulli les corps morts «
mais l ’envie ne nous prit pas de les aller vo ir ,
après la peine que nous avions eue à voir celle
d ’en-baut. '
g IV . Que les Pyramides ne font pas bâties
de marbre, comme quelques-uns l’ont ‘é c r it ,
mais d’une pierre de fable blanc fort dure ,
e e que Melton a fort bien remarqué , & que
j ’ay trouvé tel auftL Ca rfi elles étoient bâties
de marbre ou de pierre de ro ch e , il ne pour-
ro it pas en être tombé des morceaux tels que
ceux qu’on en trouve. Quoy qu’au refte il s’en
faille beaucoup que les pierres foient fi gâtées
que le difent quelques E c r iv a in s , & Melton
même.
Pour ce qui regarde le Bâtiment de c e tte
M e rv e ille du Monde , la feule qui refte au-,
jourd’huy des Sept que l’Antiquité a tant vantées
, l ’opinioneommune e ft , félon que Pline
le di t , que la plus grande Pyramide , qui eft
c e lle où l’ on entre , & fur laquelle on peut
monter * a été bâtie Sc achevée dans l ’efpace
de v in g t ans, qu’il y a eu trois cents foixante-
dix mille hommes qui y ont été em ploy e z, &
qu’en rav e s., êc en oignons feulement ils ont
depéiifé dix-huit cents Talents. Cela paroîtra
E W E G Y P T E J S' Y R I B: , &*c: . 4 3 £
à m vérité incroyable a ceux q u in ’ont jamiis
été en ce p aïs-là j mais fi l’on fonge que ces
légumes ctorent la nourriture ordinaire dit
petit peuple, ôc que prefque tous ceux qui ont
été employez à élever ces groflés malles *
étoient des efclaves & des mercenaires , qui
outre le pain ôc l’eau n’avoient rien autré cho^
fe que ces. raves & ces oignons il n’y aura
plus un fi grand fujet de s’étonner. Il faut encore
eonfiderér que l’oignon eft icy fort dé-*«
licat &: de bon goût ÿ deforte qu’il ne faut
pas condamner trop legetement les Juifs qui
£ç plaignoient dans le defert de ce qu’ils n’à-
voient plus les Oignons d’Egypte. Mais il y
a un autre fujet de s’étonner ,;c ’eft comment
de fi grofles p ie r re s , que celles qui entrent
dans la conftruétion dés Pyramides^ ont pu
être enlevées, fi haut j & c ’eft dommage que
les Hiftoriens f dont nous avons les écrits >,
ay an t s fait p a fle r. j ufqu’ à no us laconno iftan c ë
de tant de choies- ,. ne nous ayent point dit
quels ont été les inftruments & les machines
dont on s’ëft fervi pour cet effet. ( a-).
A lle z
(;<*) Les Anciens & les
Modernes fe font expliquez
Mrdelfûs. Hérodote > qui a
été le premier dont nous
ayonsles écrits qM eù a parlé
, dit, que’ les Egyptiens
éievpient les pierres avec
de petites machines de boiss
qui les tiroient d’abord fur.
lepremrier raag> d’où elles-
étoient portées f i é té x#
cond. degré j par une fem*