V q YAGïE .A-U L E V A N'T’,'
En effe13 le Grand Seigneur ne deft5 tue jm :
mais un Grand V iz ir ou quelque Baffa de
leurs Charges, pour eaufe de crime ou de mal-
v e r fa t io n , ni il n’entreprend point d’autres
affaires d’importance qu’ il n’ait pris 1 avis
du Moufti , parce. que les peuples croyerir.
qu’il y a plus d’équité dans le jugement d’u n
homme fage & pieux , que dans le pouvoir
abfolu d’un* Prince. Auflr arrive.-1 - il rarement
V quoique le Grand Seigneur, foit a u -
deffus des L o ix , qu’il garde fi peu de mefure.'
que de deshonorer une dignité à laquelle leur-
R e ligion a attribué le pouvoir de ju g e r de
tous les différends.. Cependant quoique le.
Prince confulte d’ordinaire leM o u ftH u r les-
affairés d’importance aiLarriv e pourtant fou -
y en t que. ce dernier eft obligé de s’ accommo-
der à la volonté, du Prince £ s’i l veut fe main*-
tenir dans fa dignité parce que le Pr ince lai
lui peut ô te r , comme il la lui a donnée.. ■ ^
C ’eft peut-être delà qu’il eft. arrivé que laâ
Charge de ce premier Ecclefiaftique etoit.au—
t-refois en plus grande opinion de. Sainteté auprès
des Empereurs Ottomans, qu’e lle n e l’èft.
aujourd’huy. Car cy-devant ils n’entr.epre-
noient jamais la guerre y ni ne prenoient a u -
cune téfolution fur quelque affaire d e co n fé -
quence fans; avoir pris l’ avis du Moufti 3 St
ils ne. croypient pas. que fans cela le fucces;
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ï t i E g y p t e , S y r i i , 0 c. 3 S-y
' en put être heureux. Mais à prefent ils ne. fe
lient pasft fb r t les maiias 4 &: ils ne fe font.pas
une affaire de cette formalité a quoi*qu’ils,le
faifent pourtant quelquefois pour fuivre la
■ coutume.. I l arrive même fouvent que le
Grand , affuré des moyens & appuyé de
ion authorité a s’attribue le pouvoir de faire
les choies de fon c h e f , & a lo r s p o u r gardet
les formes a ihconfulte le Moufti fur le fens
de la L o y , qui dans ces ocçafions ne manque
pas de fe trouver conforme aux intentions
■ du Premier Miniftre»
Il n ’y a j amais plus d’un Moufti à la fois,
£c il doit a comme nous avons dit a faire fa
demeure à Conftantinople. Mais comme il
ai’eft pas poftible quç toutes les affaires de
eonfcience qui arrivent dans tout l’Empire
qui eft d’une très-vafte étendue 9 puiffent être
réglées par le Moufti feul a d’autant moins
qu’il y en a plufieurs qui demandent une
prompte expédition , les C adilefquers ont ce
pouvoir hors deConftantinop.lea chacun dans ' Cadîlef-
l ’étendue de fa Jurifdiétion vcarilsprenn ent Mouiias&
nufb bien connoiffance des affaires E cclefîav Cadis.
iftiques que des affaires Civile s. Ces Cadilef-
yuers9 pour le dite ic y en paffant 3 jugent aufu
'des affaires de la guerre -, car en Turquie les
foldats ont ce privilège à l exclufîon de tous
les autres fujets 3 de ne plaider que devant
C c c ij leurs