<34 V o y a g e À u L e v a i t '?
d efcription, (<*) j ’ allai voir les bains qui foü't
près delà. Ils font naturellement fort chauds*»
&. cette chaleur fe communique aufli à toute
la terre d'alentour. Le fable y eft Ci brûlant
à la profondeur d’un demi pied ,. qù’on n’y?'
fçauroit tenir long-tems la main.'
Auprès delà fe vo y an t fur la Montagrie les-"
ruines du Palais de Néron * &: alfez proche y
fur le bord de la mer » les relies du Palais de
J»1 es C é far ,
Delà on ya au Temple de Diane qui eft tbu£
ruiné , à la réferye d’un demi rond qu’on v o it
aü haut & qui eft demeuré en fon entier.-
Vis-à-vis il y a encore une partie du Tem-
ple d’A p o llo n , auprès duquel on vo it auffi la-
chambre des N ym p h e s , où l ’o n fe d ivertif-
fo it autrefois à donner des Spectacles. J’ y
yis;
. ( a ) Virgile di t , eli pariant
de cette Grotte d’une
maniéré Poétique» qu’elle
avoit cent ouvertures &
autant d’avenues»
ZXcifurtt 'Euboics, latusingens rupis in
antrum.
Gjuo lati ducunt aditus centum,
centürh,
Dnde ruant totidem noces, ref/ionf*
Sibylle’.
* La manierejau relie, dont
ce Poëte raconte que cette
Sibylle rendoit fes oracles
eil trop finguliérepour n’eu
rien dire. Elle les écrivoit'
I fur des feüilles d’arbre ,
qu’elle arrangeoit à l’entrée'
de fa Caverne j & .il fallait
1 être alfez. habile > pour les
prendre dans l’ordrë qu’èl-
le les avoit miles.- Car li le
| vent , ou quelque autre ac-
j cident venoit a les déran-
; ger, on étoit obligé de s’en
retourner fans être éclairci.
e nf E a v p t e , S y r i e y & c . "35
^ris en haut plufieurs figures en bas - reliefs
fort extraordinaires, &c alfez bien confervées.
On palfe enfuite devant le Château de
B a y e , bâti par l ’Empqreur Charles - quint ,
,aux environs duquel on vo it encore le Pijcine
Mirabilis qui eft un Ouvrage de l ’Empereur
Néron ; C ’é-toit autrefois un V iv ie r , comme
il paroi t par le nom qu’il porte encore , ôc
fon ufage étoit de conferver l’eau. Il y a encore
quarante-huit colomnes de ce bel ouv
ra g e qui font debout, &: d'une grolfeur qui
P aile P or dinaire.
On va voir près delà ün lieu nommé Çentum
celle, les Cent chambres j c ’étoit autrefois la
prifon des Nobles. '
Mais ce qui me parût de plus curieux, ce
font les relies d’un ancien T em p le , dans lequel
on croit que Néron fit ouvrir le corps
d ’Agrippine fa M e re , que ce Prince barbare
a vo it fait mourir. Il y a dans le même end
ro it, fur le bord de la mer , une Eglife à de-
pii ruin é e , qui relfemble alfez à la Rotonde
qui eft à Rome j elle fert à p re fen td ’Auberge
, pu l ’on va bojre l ’excellent vin de Fa-
lerne.
Enfuite on v ien t au T ombeau d’Agrippine,
qui mérité d’être vu. Il eft orné de quantité
d e bas-reliefs, 8c la Sculpture en eft très-bel-
Je j mais il eft tout noirci de fum é e , à cauje
E ij qu’on