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hors 3 & en reprenant de tems en teins halei-i
n e n o u s parvinm.es jufqu’à environ la moi-*
tié de la h auteur y où nous trouvâmes^, un des
c o in s , favoir entre l ’Eft & le Nord , qui eft
l ’endroit par où l ’onpeut monter a ve c moins
de peine?, une petite chambre quartée où .il
n ’y avoit rien i voir , & qui ne fert qu’à fe re-
pofer un peu j ce qui n’eft pas fans befoin, car
on ne .grimpe pas là fans beaucoup de peines
Quand on eft venu au haut , on trouve une
belle platie^forme, d’où l’on a une agréable
vu e hir le .Caire -Sa fur .toute la campagne des
environs. Je delïinay de ce haut où j ’étais la
vûë des fept Pyramides qu’on compte d’içy à
la diftance de fept lieuës. On a la.M e rùcô tç
g au ch e , comme elle eft repr.efentee dans la fi-;
gure. Je.de flinay aufti.une autre vue, qui reprê*«
fente tout le pais tel qu’il fe montre a le re-.;
garder de-là ,.ainfi que quelques relies de Mo-;
jiuments q u i font autour des Pyramides.
La platte-forme y qui , d la regarder 4 ’en’
has femble finir en pointe , eft de dix ou dou^
ze greffes pierres,, 8c elle a à chaque cô té , qui
eft quarréj feize àdix-fept pieds. Il y a quel-»
que s-unes de ces pierres qui font un peu roimri
pues 3 8c la principale de toutes, fur laquell»
é ta ien t la plupart des noms «de ceux qui
avoient pris la peine d ’y monter j a yo il étq
je tté e du haut en bas, par l ’emportement de
K N - E G Y P T E , S Y R I % îM
quelques voyageurs François , deforte qu’on:
ne vo yo it plus là guéres de noms. J ’écrivis
aufti le mien fur une de ces pierres.
. Enfin nous nous-mîmes en état de defcen*
dre de deffus la Pyramide où nous étions mon-*
tez avec beaucoup de peine. Ce fut par le dehors
que nous en defcendîmes -r car quand on
les a bâties-,, on a tellement pofé les pierres
les unes fur le s ,au tre s ,q u ’aprés en avoir fait
un ran g , avant que d’en pofer un fécond ,1 on
a lai fié un efp aceàfe pouvoir tenir deftus, ou
au moins y affeoir les pieds fermes pour y
pouvoir monter 8c defcendre comme par de-
gre-z j je les: comptay en, defcendant, 8c j ’en
trou-y ay deux cents dix , les unes hautes de
quatre paumes -x les autres de c i n q , 8c quelques
unes de fixj Sc pour la largeur,quelques-
unes avoient deux paumes , 8c quelques- unes
trois , d’où il eft aifé de co mp r endre com.bicn
i l doit être difficile d’y monter. En effet , il
faut quelquefois travailler en même-tems des
m a in s , des pieds 8c des genoux ,, 8c l ’on eft
obligé de. fe repofer de tems en tems. Cepen-
dant il eft encore plus mal-aifé de defcendre
que de monter j 8c quand on regarde de haut
en bas , les cheveux dre Cent à la tête. C ’eft
pourquoy je defcendis toûjours à re culon s,. Sc
je ne regaftdois nulle part ,.finon à bien-pofer
mes pieds à mefüre que je defcendoisrï
Enfin