Il part de
la Haye*
il arrive à
Vienne»
i . V o y a g e a u L e v a ï ï
plus necefiaire à un Voyageur , que de R a v
o ir defiiner, puifque par ce moyen y non-
feulement on peut faire connoitre les objets
qu’on croit dignes de la'èurîcdi;té i4 » p# iiicy
mais qu’on efi en é ta t, lors quon efi de retour
, d’en faire des De fer ip rions aufii exactes
que il on les" v o y o it aifiuellement. Je
réfoiùs donc de m’ apliqner à la P e in tu re
> « & lorfque je,, me trouvai fufii av^nç-f
dans cet A r t , que 'je le jugieofs nece flairé'
pour mon deJfein , je me préparai a l ’exe-
çuter : &; ayant aprîs que l’année fuivante
16"75. il fe devoir celebrer à Rome un Jubile
je refolùs de m’y rendre1 , &: de com-,
mencer il
Je partis donc de la H a y e , qui e fi: le lied
de ma nailfance > le premier jour d’Oftofiro
i 674. Le 4. je vins a- Z w o l , & p a fiai, le 14«
par Hânover, Je couchai le 19. a H al $ ôt-
le zo., à Leipfic $ & çommeç la Foire- s’ y te-
noit alo rs, j ’y vis.pluüeurs ^.arete^. Oh me
mena chez Monfieur Laurent d’Adelenhelm
Gonfeiller de la Chambre * & Bourgmeftreî
de la V ille , qui me fit vo ir urte Chambre
pleine de CuriofiteZ, fur-tout d’ a n im a u x , p i
de Poiflbns les plus rares. J’e n 'p t o k j àpÉeS;
y avoir demeuré trois jo u is , je pafifai le,
i8 . par Marienbérg, le 4. de Novembre p a r
E g louw , &; le 8. je vins à Vienne. On rit’yi,
mena
EN E G Y P T E p $ Y R IE , &C. 5
mena voir le Cabinet de l’Empereur, qui
eft enrichi, entre autres chofes, de quantité;
d’exeellen tes Peintures des plus habiles
aï très,. Çetip Ville efi: belle & agréable.}
elle pft environnée d’un beau Rempart Ç
;.accompagnie de grands Fauxbourgs. Tout
-autour s’étend une grande Plaine, qui fait
un agréable éfet a la vue. Pendant le £e-
jour que j ’y fis, j ’allai voir le New-geby j
ce’eft-à-rdiré 3 le? Nouveau Bâtiment, difiant
;de la Ville d environ une petite heure dp
<cbemijn ? & qui efi fitué dans l’endroit ;où
eampérent Içs Turcs, lorfqu’ils firent le Sié^
-ge dp Vienne , fous Sultan Solymahen Paix
.1 519* Ce lieu a été“ bâti pour y eonferver
toutes fortes de Bêtes fauvages, comme des
Lions^ dps Tigres , des Ours, : des Loups ?
&c. ce qui fait qu’on y trouve aufii tout ce
qui efi necefiaire pour les entretenir.
On me raconta qu’une Lionne aiant eu
des petits depuis quelque-tems, l’Empereur
a Voit de coutume de fe les faire amener à
l ’ifiuë de fon dînerpour s’en divertir , mais
qu’étant arrivé une fois qu’il les a voit retenus
auprès de foi plus long-téms qu’àTbr-
dînaire, la Lionne en fut fi irritée, qu’ellé
fie jetta de furie fur Gelui qui les’ranieïiô'itf
& le déchira, quoi que ce fût celui qui avoir
ordinairement ip foin du la nourrit. Depuis
A ij cet
Terrible,
accident
d’une Lionne
qui déchire
foa
Gouver- '
neur.