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coupent toujours auparavant en morceau#.
Pendant le repas ils ne boivent p o in t, mais1
lors qu’ ils ont mangé on met devant eux un
vaiffeau de terre avec de l ’eau, dont chacun
boit autant qu’il lui en faut.
Alors on rend grâces 5 ,en aüffi peu de pa^
rôles qu’on a prié Dieu j ils difent feulement
Hamdilah, c ’eft-â-dire Lotie foit Dieu, .& en fui te
ils fe lav ent les mains, ce qu’ils ne font point
en fe mettant à tab le , niais feulement quand;
ils en fortent.
Chez lesperfonri.es de qualité on fer.t au lieu
de table une efpece de grand plat é le v é , a pet
it bord, qu’ils appellent &inie> On le met fur
le Sofra , &c on place, de Ifus Les .plats avec la
v ia n d e , mais les uns après les .autres car les
Turcs ne fervent j amais qu’un plat à la fois,*
& lors qu’on le v e le dernier qui a été f e r v i /
on ôte le Sinie en même-tems 3 &: pour,le de-fe
fe r t ,fo it qu’i l doit de fru its eu d ’ autrechofe*
on le met Simplement fur le Sojrat
Pour ce qui regarde le pain, ils en ôftf tous
les jours de tend re, & pouf le/faire bien léger
ils ie fervent d’un levain fort aigre» Ils le font
ordinairement rond &c p l a t , épais d’environ
lepaifleur d’un doigt. Ils s’en ferv ent aulfi
fort fo u v en t, à caufede la commodité de fa fi*
g u re , comme d’alfiette afin de mettre la vianr
d e , & ainfiils m angent l'u n i t l ’autre^
e n E g y p t e , S y r i é , '4if
ïls ont ûne certainenianiere de faire Cuire
Je boeuf, qui le rend extrêmement délicat. Ils
coupçnt la viande en petits morceaux, & la
piquent dans unepetite b roche, mettant une
tranche d’oignon entre chaque morceau de
viande. Mais il faut que nous difions des oignons
de ce p a is -la , qu’ils font fans compas
rai.fon d’un gout plus agréable que les nôtres.
JLes Grecs s’en fervent comme de d eflert, de
piême que nous faifons en Hollande du beurré
JS» du fromage. Dans tous les lieux ôu je pou-
vois trouver quelques rafraîchifTements , je
faifqis p rovifion de-ces oignons pour le chemin
, ôt apres m’y être accoutume, je trouvai
que lesmangearit avec un peu de pain & de
l è l , ils éfoient de fort bon goût ; ç ’eft ce qui
•fait que je ne m’ étonne plus que les Egyptiens
ayent dépenfe pendant le bâtiment de leurs
Pyramid es, de fi grandes fommes en pignons,
p n im e le difent lesHiftoriens. (a)
tp s Turcs fè fervent aufli três-fouVent d’huile
pour affaifonner leur v ia n d e , fans que cela
(caufe le moindre dégoût ; car Phuile eft ic y
extrêmement blanche, d ou c e , & d’un goût
trè s-agréable, de forte qu’avec un peu de. fel,
H h h ij on
mide, le Roy quifa fit bâ*
tir, dépçnfa,
Oignons
excellents.
Huile?
fca ) G’efi Pline qui raconte
que dans la feule con-
jCtru&ion de la grande Pyra