Soîymaü,
Achmet*
Sec,
\-yo V o y a g e au L e'v a n t ,-
quée de Soliman bâtie par Sultari Soliman:
qui y eft enterré , ôc laMofquée neuve qu’A-
chmêC a- fart-bâtir. On y entre par une courv
après-qüôi l’on v ien t à un-beau P or tail, couve
rt de quelques petits dômes ou coupole«
foûtenus de plusieurs pilliers dfe marbré , ôc
de-là on va à une efpece d’enclos qui ne tê£-
fémble pas mal à un Cloître* au milieu du-
quel on vo it une belle fontaine. La M ofquée
eft fart grande , elle a un beau dôme, Ôc par-
dedans en y vo it pendues quantité* de lampes
, ôc de ces boules de verre dont nous avons
p a r lé 'd a n s lesquelles font renfermées diver-
fes chofes curieufement tra v a illé e s , comme
de:petits na v ire s, une g ale ie toute équippéey
une petite Mofquée. dé bois , &e. Derrière
•cette Mofquée il y- a une Chapelle ornée de
pilliers- de marbre ôc de quantité* de lampes
ardentes.. G’eft? ici que font les Tombeaux de
Sultan À-chmety de fes> femmes , ôc de hx-
v in g t enfans tous iftus d e iu i, qui furent tous
étranglez en un même jour par l’ordre de
Sul tan Müftaph a qui fut Empereur immedia-
tement après lui. Chaque Tombeau, auprès
-duquel il y a toujours un gros-cierge allumé,
avec •-quelques perfonnès qui prient continuellement
pour le repos de leurs âmes , chaque
Tombèau, dis-je , conflfte en un cercueil
de bois couvert d’une toile blanche, ôc l ’on
diftin-
E N £ G Y P T E , : S YR I E •§ '&C. 1.5*
;diftingue ceux des hommes, par un bonnet ouj
turban qui y eft reprefenté, fait de la maniéré
que:les portent les Chiaoux,
Outre les Mofquées, dont nous venons de
parler , on en vo it encore -deux autres /ort-
bellesy l’une qui a été bâtie par Sultan Mahomet
idc l ’autre par Sidtân Sélim. Il y en a
outre s e la pluheurs autres qui font toutes de
fort beaux b ât imens, :
Tous des Vendredis, qui font les jours qu’ils
obfervent pour leurs jours du repos, on prêche
dans ces Eglife s, ôc c ’eft pour lors qu’on
peut) librement vo ir le Grand Seigneur, lorf-
qu i l fe rend a fa Mofquée ordinaire.
Je pris dtfhc, avec une autre peyfonne qui
de jo ign it à m o i,, cette occafion de voir ce
grand Monarque de l’Orient , il paffa tout
près de m o i, ôc n’étoit accompagné que de:
: trois ou quatre Valets de pied qui a Moi en t
aupr^ de fon chevate II n’y avoit que nous
dénis a le vo irpaffer, de forte que h je n’étois
allé là, précifement dans le deflein de voir
IjEmpereur,,. j au-rois pu le méçonnoître * ôc
le prendre feulement pour quelque per forme
de qualité. Au refte , hors de cette oeçafton,
pet Tonne n’oferoit prendre cette liberté ,
comme nous le dirons c.y-après.
Il y;a à ces Mofquées plufieurs Minarets
;&u petites T p u r s , dont on peut voir la figure
R ij dans.