Cordjline australis, il reste entièrement démontre,
du moins pour moi, que les filets se développent de
haut en bas, à partir de la base des méritballes tigellaires
; que ceux de ces fdets qui servent à former les
premières couches ligneuses peuvent successivement
passer pendant un certain temps, peut-être plusieurs
années de suite, de la région intermédiaire ou ligneuse
à la région médullaire ou centrale, et que ces fdets ne
se croisent jamais normalement dans le centre des
Je ne nie pourtant pas d’une manière absolue que
par des causes encore cachées, quelques rares filets ne
puissent accidentellement, anormalement, traverser
la tige d’un bord intérieur à l’autre, puisque je suis
moi-même en mesure de vous en montrer un (mais
un seul) qui offre cette apparence; mais je le nie en
tant que fait naturel, général et constant. En un mot,
j’admets l’exception, mais je refuse la règle.
Deux mots encore, messieurs, pour fixer votre attention
sur les trois jeunes bourgeons que portait le
plus grand tronçon de ce Cordjline australis. Je vous
ai dit que j ’en avais retranché un , le plus inférieur,
mais sans enlever la griffe radiculaire qu’il avait naturellement
formée pour se greffer au tronc.
Ces trois griffes ou empâtements ligneux sont incomplètement
disséqués ; mais ils le sont assez pour
que vous puissiez reconnaître et décider vous-mêmes
que les filets radiculaires qui les composent et n’ont
encore que cinq à six millimètres de longueur, viennent
bien des bourgeons ; qu’ils rayonnent de la base
de ces bourgeons dans toutes les directions, et que
ceux du sommet et des côtés se courbent progressivement
pour prendre la direction descendante qu’ils
ne quittent plus (1).
QUATRIÈME PARTIE (2).
J’ai eu riionneur de vous montrer, dans l’avant-
dernière séance , des anatomies faites sur le même
Cordjline australis qui a servi de sujet au mémoire
de M. de Mirbel, et je pense vous avoir prouvé que
les choses ne se passent p a s, dans ce végétal, ainsi
qu’on vous l’a annoncé ; que les filets n’ont rien du
mode de décussation qu’on leur prête, et que, sous
ce rapport encore, notre savant confrère s’est complètement
trompé.
Je vais, aujourd’hui, continuer mes réfutations, en
vous prouvant, par de nouvelles observations, que ce
qu’on vous a dit du tissu générateur n’est pas moins
hasardé que tout le reste.
Mais auparavant, permettez-moi de vous exposer
de nouveaux faits anatomiques qui m'ont été fournis
par l’étude d’un bourgeon axillaire, par celui d’une
bouture et par la bouture elle-même.
J’ai dit que cette tige Ae Cordjline australis,
(1) La figure 8 de la planche 5 de mon Organographie donne
une assez bonne idée de ce dernier fait.
(2) Voy. Comptes rendus de l ’Académie des sciences, séance du
9 juin 184S.