Le système vasculaire du second individu élail donc
composé d’une partie de celui du premier.
Mais si l’organisation vasculaire du second individu
est })lus complexe que celle du premier, ce n ’est donc
pas line partie des vaisseaux du premier qui forme le
système vasculaire du second.
En admettant même que tous les vaisseaux d’un
embryon passent dans la feuille primordiale, celle-oi
n’aurait jamais que l’organisation de l’embryon.
Cette tbéorle est, je cro is, justement abandonnée
aujourd’bui.
D’après celle qui vous a été présentée le 12 juin
dernier, ce serait naturellement de la péripbérie interne
de l’embryon que partiraient les vaisseaux de la
feuille primordiale.
Ici nous allons trouver les mêmes difficultés.
En effet, que deviendra cette tbéorie si nous vous
prouvons par iin grand nombre de faits que la feuille
primordiale est généralement plus avancée en organisation
que la feuille embryonnaire, et que, par
exemple, la quatrième ou cinquième feuille renferme
presque toujours un plus grand nombre de vaisseaux
que les trois ou quatre premières; si nous vous démontrons
encore par les mêmes faits que non-seulement
la feuille cotylédonaire n’envoie rien de vasculaire
à la feuille primordiale, mais que dans beaucoup
de cas celle-ci non plus n’en voie rien de liant en bas à
la feuille cotylédonaire, qui alors n’a qu’une existence
éphémère.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. Kl
et en quelque sorte vivifiée par la seconde, cesse
{iromptement d’exister.
N’est-ce donc pas une preuve manifeste de la vitalité
individuelle des phytons?
Nous ferons naturellement l’application de ce principe
aux causes de l’accroissement des tiges, des feuilles,
des fruits, etc., et nous étendrons ce pi incipe jus-
([u’aiix fleurs et autres parties fugaces des végétaux.
Nous en ferons même dès aujourd’hui l’application aux
tiges des Fellosia , q u i, ne recevant presque rien des
feuilles qui en terminent les rameaux, restent toujours
très-grêles, par la raison toute simple que les vaisseaux
radiculaires des feuilles qui auraient produit l’accroissement
en largeur de ces tiges se portent, dès en naissant,
à l’extérieur du périxyle, et descendent ainsi à
l’état de racines tout le long des rameaux, des branches
et du tronc, jusque dans le sol. La feuille primordiale
(la première après l’embryon) reçoit sans
doute la vie et la nourriture de l’embryon , mais rien
autre chose; la feuille primordiale, à son tour, donne
la vie et la principale nourriture à la feuille secondaire,
et il en est ainsi de la feuille secondaire relativement
à la feuille ternaire, etc.
Ce qui prouve bien encore l’indépendance des pby-
tons, c ’est que, dans beaucoup de cas, l’embryon, après
avoir formé sa feuille primordiale, meurt ordinairement
si celle-ci n’établit de haut eu bas aucun rapport
organique avec lui. Presque toutes les germinations
des graminées nous le prouvent (1).