V- ; r .f
J ]
i -1
S I
'j
II
iOÜ AKATOiMlli ET PHYSIOLOGIE COMPARÉES
de la région interne ou vasculaire des filets du centre
des tiges. Ce sont ces ramifications capillaires, s’échappant
constamment de la partie interne ou vasculaire
de tous les fdets constitués de ces tiges, qu’on
voit descendre, pour la plus grande partie , dans les
masses parencbymateuses corticales de la base arrondie
de la plupart des Palmiers.
C’est aussi, sans nul doute, ce singulier phénomène
que nous avons observé dans un grand nombre de
Monocotylés ligneux, et spécialement dans les Cocotiers,
les Chamædorea, etc., qui a fait croire à notre
illustre confrère M. de Martius, et à beaucoup d’autres
anatomistes, « que l’extrémité inférieure des filets
(( ne va pas jusqu’aux racines; qu’elle ne dépasse pas
« le co llet, où il y a, selon ce savant anatomiste, la
« séparation organique de ce qu’il nomme ïascensus
<( et le descensus » (voir Comptes rendus de T Académie,
7 avril 1845, p. 1049, lig. 5 et suiv.).
Malgré la haute considération et tout l’attachement
que nous portons à M. de Martius, nous devons déclarer
ici, dans l’unique intérêt de la science, que selon
nous, l’assertion de ce savant renferme une erreur
matérielle; et que, dans tous les végétaux vasculaires,
chaque phyton, ou, comme à la rigueur on pourrait
aussi le dire, chaque feuille a son ascensus et son descensus,
ou , autrement dit, son système.ascendant ou
mérithallien, et son système descendant ou radiculaire.
\Jascensus et le descensus se trouvent donc non pas
seulement à la base des stipes des Monocotylés ou des
tiges des Dicotylés, mais sur tous les points de leur
étendue. Cela est surtout évident sur les tiges des Ravenala,
des Kingia, des Vellosia, des Pourretia et autres
Broméliacées, dont toutes les parties, depuis le
sol jusqu’à l’extrémité des rameaux, sont couvertes de
racines parfaitement constituées.
Les faits nouveaux que nous allons faire passer sous
les yeux de l’Académie ne sont pas des anatomies microscopiques
où , en général, personne ne peut rien
voir ; ni des coupes verticales et horizontales où tous
les rapports organiques sont rompus, détruits ou confondus;
n i, encore moins, des dessins élégants dus
au crayon ou au pinceau de nos artistes les plus célèbres,
et où l’art remplace ordinairement la nature :
mais de bonnes, belles et grandes anatomies générales
faites sur d’énormes tronçons de stipes et presque sur
des stipes entiers; des anatomies sur lesquelles chacun
pourra voir, même sans le secours de la loupe, la nature
, l’ordonnance, les rapports et les points d’attache
supérieur et inférieur d’un grand nombre de
filets ; les greffes nombreuses que ces filets produisent
entre eux en descendant les uns sur les autres; et
enfin les ramifications diverses (1 ) qu’ils forment à
leur extrémité inférieure ou sur certains points de leur
étendue, soit pour pénétrer dans le parenchyme de
(t) M. Hugo MohI e st, nous te croyons, te premier qui ait
prouvé que les filets ligneux du Cocotier se ramifient à leur base.
Depuis lui, nous avons pu constater ce phénomène, qui probablement
est général, dans les Cocotiers, les Dattiers, les Ravenala,etc.,
ainsi que dans les fibres corticales de ce dernier végétal, etc.
BoTsxjt.. — Botanique. Tome II. 26