¡el. Je recommande ces recherches aux botanistes ([iii
visiteront les côtes du Brésil, de Rio de Janeiro et de
l’île Sainte-Catberine particulièrement, où ces lianes
abondent.
Je mets sous les yeux de l’Académie des tiges de Pour-
retia t'oarcteto de Valparaíso, au Chili, dans lesquelles
ce phénomène est on ne peut plus remarquable (1 ).
Dès la base des bourgeons, qui terminent les tiges
et les rameaux de cette curieuse plante, partent des
racines qui descendent, dans le parenchyme intérieur
et très-épais de l’écorce, des rameaux dans le tronc
principal, et de celui-ci dans le sol. Ces racines, comme
tontes celles qui sont dites adventives, se forment par
un mamelon cellulaire, vers lequel se dirigent, en
convergeant, un certain nombre de vaisseaux radiculaires.
Ceux-ci, une fois réunis, et enveloppés de leurs
tissus cellulaires propres, se portent de plus en plus
vers la circonférence, jusqu’au périxyle, qu’ils traversent.
De cette manière, les plus jeunes racines, c’est-à-
dire celles qui partent du sommet, tendent sans cesse
à envelopper les plus anciennes ou inférieures, exactement
comme le font les vaisseaux radiculaires isolés
eux-mémes (2).
Tous les vaisseaux ne passent pas dans ces racines.
En sorte que ceux qui restent libres et qui suivent la
(t) Voy. Gaudichaud, Voyage de là Bonite, 5' livraison, pl. 42 ,
43, 44.
(2) Voy. id ., Organographie, pl. 2 ; pl. b, fig. 6, 8 , 1 4 ; pl. 7,
Hg. 4 1, 42 , 4 4 ; pl. 13, fig. b, 6 , 8, etc.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 33
loi générale des agencements forment aussi, autour
des vaisseaux mérithalliens inférieurs, c’est-à-dire sur
la face interne du périxyle, une couche ligneuse
mince, analogue à celle des autres Monocotylées.
De ces faits, il résulte manifestement que les tiges
de Broméliacées ont deux causes d’accroissement en
largeur : d’une part, les vaisseaux radiculaires isolés
ou anastomosés; de l’autre, les vaisseaux radiculaires
disposés en faisceaux ou racines périxylées ( périxyle
radiculaire).
Le tissu cellulaire propre, qui enveloppe ces dernières,
se convertit assez promptement en épiderme
cortical, en pulpe ou moelle extérieure, et en un corps
épais, noir et très-dur, qui est le périxyle radiculaire (1 ).
Ces racines se forment comme toutes les racines
adventives dont je vais parler, c’est-à-dire par des
vaisseaux radiculaires ou ligneux qui descendent des
bourgeons, et non, comme le soutiennent quelques
physiologistes, par des vaisseaux ascendants qui se
forment dans les racines et montent dans les tiges.
La dissection que voici (2) le montre suffisamment.
Les vaisseaux isolés, comme ceux qui sont disposés
en faisceaux ou racines, descendent donc vers le so l,
comme les racines qui se développent normalement à
la base des végétaux. Ce sont toujours les mêmes
causes et les mêmes effets plus ou moins modifiés.
Les racines adventives aériennes, qui n’ont primi-
(1) Voy. Gaudichaud, Voyage de la Bonite, b' livraison, pl. 44,
fig. 3, 4.
(2) Voy. id ., ib id ., pl. 4 2 , fig. 3, 4.
B o n i t e . — Botanique. Tome I I. 3