parées, spécialement réservées, et dont les traces ( j ’en
ai plusieurs fois parlé), sont toujours prédisposées,
très-distinctes, souvent même visibles à l’oeil nu.
La jeune bouture que voici a été faite avec un bourgeon
axillaire qui s’est développé au sommet d’une
tige tronquée, et qu’on a enlevé avec environ trois
centimètres de la tige. Cette bouture, au moment où
elle m’a été donnée, avait dix-huit centimètres de longueur
du sommet du bourgeon à la base de la soucbe.
Cette souche était munie de quarante à cinquante
racines de tous les âges, dont les plus récentes partaient
de sa péripbérie, et généralement de l’extrémité
inférieure; ce qui prouve bien que, en réalité, cette
soucbe n’est qu’une grosse racine.
Ce qui s’est produit, dans ce c a s, est assez curieux
pour être complètement décrit.
Au fur et à mesure que le bourgeon s’est développé
(1), et que la tige a grandi, des tissus radiculaires
sont arrivés, de haut en bas, sur le lambeau
resté vivant de la tige ancienne, et ont incessamment
tendu à l ’envelopper de leur réseau.
Peu à p e u , un léger mamelon radiculaire s’est
formé au-dessous du bourgeon, sur ce lambeau de
vieille tige, et a ainsi commencé la racine primordiale
ou souche de cette bouture ; soucbe de la superficie
de laquelle des racines fibreuses sont parties pour aller
pénétrer dans le sol.
(1) On sait que ce phénomène est produit par l ’addition incessante
de nouveaux individus ou phytons qui s’engendrent dans le
centre du bourgeon.
Le bourgeon, qui a continué de se développer en
hauteur , c’est-à-dire de former des pbytons, a également
continué d’envoyer des filets radiculaires, lesquels,
après avoir parcouru, toujours de haut en bas,
la nouvelle tige dans toute sa longueur, ont poursuivi
leur marche descendante en passant sur le bout du
vieux tronc, jusqu’à l’extrémité de la souche, où ils
ont également formé de nouvelles racines superficielles,
De cet effet incessant de descension des fdets
radiculaires et de développement des tissus cellulaires
q u i, dans ce cas, les précèdent constamment, il est
résulté que la soucbe s’est allongée, notablement élargie,
et que la base des premières racines s’est trouvée
enfouie sous une épaisse couche ligneuse.
Les mêmes effets se continuant (et ils se continuent
pendant toute la vie du végétal), et de nouvelles racines
naissant de temps en temps à la périphérie du
corps ligneux de la sou cb e, il est résulté un phénomène
dont je ne vous présente ici qu’un très-petit
exemple, mais dont la première tige de Cordjline
australis que je vous ai montrée en offrait un très-
grand.
Ce phénomène est celui de racines qui ont l’air d’être
indifféremment sorties du centre de la souche, de
tous les points de la partie moyenne et de la périphérie
de tout son corps ligneux, où vous pouvez en voir
qui sont à l’état naissant; tandis qu’en réalité toutes se
sont formées, aux différents âges du végétal, directement
à la circonférence du corps ligneux. D’où il résulte
que, dans tous les végétaux franchement vascu