lige, et de celle-ci sur les racines. Les racines ne sont
donc pas au.xiliaires, comme le soutiennent quelques
savants.
Comment les physiologistes qui combattent implicitement
la théorie des mérithalles et les deux modes
de développement, expliqueront-ils ces faits, le premier
(1) et le dernier surtout?
S’ils admettent que les vaisseaux que j’ai nommés
radiculaires montent de la tige dans le bourgeon, il
l'audra de toute nécessité que ceux qui apparaîtront
plus tard partent d’un peu plus bas, et ainsi de tous
les autres qui viendront après, puisque la tige s’accroît
dans toutes ses parties, et surtout à sa base.
Si la tige se formait d’après cette supposition, elle
serait naturellement plus grosse en haut qu’en bas.
Mais ne devançons pas le temps; laissons là les suppositions
et toutes les objections qui viendront dans
mes autres notes, ainsi que dans ma réponse, et bornons
nous, pour l’instant, à l’exposition des faits.
Lorsque ces faits seront bien connus de l’Académie
et du monde savant, nous argumenterons alors avec
toute facilité.
Les tiges des Monocotylés ne s’accroissent pas
toutes en diamètre seulement par la descension des
vaisseaux radiculaires ; il en est un fort grand nombre
dans lesquels des racines distinctes qui se forment au
sommet du végétal et presque dans le bourgeon ,
descendent isolément dans l’intérieur d’une sorte de
KT LA PHYSIOLOGIE LES MONOCOTYLÉS. 'M
pul|)C corticale épaisse, charnue ou exfoliée, gagnent
la base du tronc, après avoir considérablement accru
son diamètre, et de là passent dans le sol, sanscbanger
de nature.
Telles sont celles de presque toutes les Broméliacées,
des Kingia, des Fellosia, etc.
,T’ai, jadis, signalé un fait analogue dans quelques
Cryptogames du ,¿exire Lycopodium (f), et notre savant
confrère, M. Adolphe Brongniart, m’a montré un
grand nombre de végétaux fossiles, au nombre desquels
se trouvent des Psarolithes [Psaronius de M. Cotta) et
beaucoup de végétaux monocotylés et acotylés, qiu
offrent absolument les mêmes caractères.
Le même savant a décrit et figuré des Fougères arborescentes
de notre épotpie, qui montrent aussi cette
particularité.
Enfin, notre très-savant confrère M. Robert Brown
(qui est présent à cette séance) possède un tronc parfaitement
conservé de Fougère fossile, qui est exactement
dans le même cas.
Ce fait est donc commun aux végétaux acotylés et
monocotylés des temps anciens et modernes. Je ne
connais })as encore une seule plante actuelle ou ancienne
de Dicotylé qui soit dans ce cas. L’étude des
racines des lianes de la famille des Sapindacées, dont
j’ai fait connaître l’organisation, nous fournira peut-
être de curieux et très-utiles renseignements à ce suit)
Voy. Gaudichaud, Voyage de la Bonite, pl. 34 , fig. 2 et 3 ,
cl Voyage de l ’Uranie, p. 280.