« dans cet état, ces utricules se groupent et se dispo-
<( sent de manière à former des filets. Peu après, les
<( mamelons des granules s’effacent, et l’on ne voit
(f plus rien qui distingue ces niricules des autres. »
^ Ainsi donc c’est le tissu générateur situé entre la
région corlicale et la région intermédiaire, qui, dans
sa partie extérieure, éprouve tous les effets que nous
venons de décrire pour constituer des utricules disposées
de manière à former des filels, et qui, dès ce
moment, ne se distinguent pins des autres.
Nous n ’avons rien dit, dans le temps, des utricules
qui, dans le phyllophore du Dattier, tourbillonnent
par l ’effet d’une tendance tout à la fois spirale, centrifuge
et ascendante, vers la circonférence qu’elles
accroissent et le sommet qu’elles exhaussent [Comptes
rendus, 12 juin 1843, pages 1226-1227); il y avait
cependant quelques observations à faire à ce sujet.
Nous devrions peut-être aussi nous abstenir de parler
de ce qu’on dit relativement à la déformation et à
la dissolution des utricules du tissu générateur ; de
l’ordre et de la symétrie qui succèdent à ce chaos ; des
granules qui bâtissent de nouvelles utricules, lesquelles,
en fin de cause, ne se distinguent plus des
autres, et qui, cependant, commencent les filets.
Mais comment garder le silence en présence de
faits si contraires à tout ce qui existe !
Bornons-nous cependant à dire, sur ce point,
r Que les filets ligneux ne se forment pas à la partie
la plus excentrique de ce qu’on nomme le tissu
generatenr (périxyle), que , s’ils naissaient en dehors
de ce tissu, celui-ci serait, chaque année, refoulé vers
le centre ;
2° Que les filets ligneux se constituent tous en dedans
de cette couche de périxyle (1) ou tissu générateur,
et n’en sortent jamais que pour passer dans les
racines;
3° Qu’ils se composent, dès leur première origine,
non d’utricnles rangées bout à b ou t, et semblables
aux autres, lesquelles seraient alors les tissus cellulaires
d e là moelle, mais de tissus fibrillaires très ■ténus et
très-longs comparativement aux tissus cellulaires ambiants,
pointus, diversement échelonnés et encbevé-
Irés entre eux, et dans lesquels on ne distingue pas
encore de vaisseaux.
Ajoutons à ces faits positifs quelques-unes des suppositions
de M. de Mirbel, puisque, sur ce point encore,
elles vont mettre ce savant en contradiclion
avec lui-même.
Si les filets naissent de la péripbérie interne du
stipe (2), ils ne proviennent donc pas du tissu générateur
qui est situé à la périphérie externe, c’est-à-
dire en dehors de la région intermédiaire ou ligneuse.
(1) Le nom de p é r ix y le que j’ai donné à cette couche particulière
de tissus sera certainement adopté par tous les anatomistes futurs.
(2) M. de Mirbel entend bien par ce nom de péripbérie interne
la partie interne d’un corps quelconque. Or, je l’ai attribué à la
surface interne de la région intermédiaire ou lig n eu se , c’est-à-dire
au point où finit la région ligneuse et où commence la région médullaire.
J’aurais de bien plus fortes critiques à faire s’il en était
autrement.