
 
        
         
		I  * 
 sdiil  régis  par  des  causes  organiques  et  physiologiques  
 couslanles. 
 Si  d onc,  et je  dois  fortement  appuyer sur  ce point,  
 tous  les  bourgeons  d’une  tige  souterraine  (YApios  ne  
 se  convertissent  pas  en  tubercules,  cela  tient  exactement  
 à  la  même  cause  qui  fait  qne  tons  les  bourgeons  
 d’une  jeune  tige  de  chêne,  ceux  de  la  base  
 particulièrement,  ne  jn'odnisent  pas  de  fenilles  ( 1 ).  
 Ce dernier fait  est trop bien connu des liolanisles pour  
 qu’il  soit  nécessaire  de  le  démontrer  ici. 
 Je  me  bornerai,  pour  aujourd’hui,  à  rappeler  nue  
 fois  de ])lns,  cpie  partout  régnent les mêmes causes, et  
 que,  malgré  des  modilicatioiis  aussi  faciles  à  concevoir  
 qu’à  expliquer,  partout  se  produisent  les  mêmes  
 effets.  Les  lois  de  la  nature,  sur  ce  point  comme  sur  
 tous,  sont  immuables. 
 Plusieurs  questions  du  plus  haut  intérêt  restent  à 
 (1)  Je  possède une  tige  souterraine  A  Apios  tubcrosa  chargée  de  
 six  tubercules  (et  de  deux  tiges  aéiiennes  partant du  troisième  et  
 du  cinquième  tubercule),  sur  laquelle  la  loi  du  développement  
 progressif  des  bourgeons,  de  haut  en  bas,  ou,  dans  ce  cas,  de  
 l’avant  à  l’arrière,  est  parfaitement  indiquée. 
 On  trouve,  en  effet,  sur  une  portion  de  cette  tige,  située  entre  
 le premier et le  second tubercule,  et longue  de  six centimètres,  trois  
 petits  bourgeons  tuberculeux  intermédiaires  en  voie  de  développement, 
   dont  le  plus  gros  est  situé  au  sommet  de  cette  partie  de  
 tige,  c’est-à-dire  à  la  base  du  second  tubercule,  ct  le  plus  petit  à  
 la  base  de  cette  même  partie  de  tige,  ou,  autrement  dit,  près  du  
 sommet  du  tubercule  primitif.  Il  est  bien  inutile  de  dire  que  ces  
 trois  petits  bourgeons  sont axillaires. 
 Il n’est  pas une seule  plante qui,  bien  étudiée,  ne  vienne  confirmer, 
   de tout  point,  les principes rationnels  que je  défends. 
 l'ésoiidre  sur  \A p io s  tuberosa;  par  exemple ,  celle  de  
 savoir  si  les  tiges  souterraines  de  deux mètres  et  plus  
 de  longueur  ont  acquis  ces  dimensions  prodigieuses  
 dans  ime  seule  année,  on  s’il  leur  en  a  fallu  plusieurs, 
   etc. 
 11  serait  très-utile  d’élucider  ce  fait jiar  de  rigoureuses  
 observations. 
 Tous les botanistes comprendront l’importance qu’il  
 y  aurait à  faire des études  comjiaratives,  anatomiques  
 et  physiologiques,  sur  les  tiges  aériennes  et  souterraines  
 de  cette  [liante.  H  y  a  là  un  champ  tout  nouveau  
 et  fécond  à  explorer. 
 Des  recherches  de  ce  genre,  que  j’ai  faites  sur  des  
 pommes de  terre,  m’oiit  fourni  de  très-précieux  renseignements  
 que  je  publierai  plus  tard.  Je  signalerai  
 pourtant  dès  aujourd’h u i,  dans les  tiges  souterraines  
 de  cette  dernière plante,  de  longues  cellules  prosen-  
 cbymateuses,  du  moins  telles  que je  les  comprends,  
 compagnes  ordinaires  des  filets  vasculaires  ascendants  
 (1 ),  que  j’ai  trouvées  remplies  de  fécule,  dotil  
 les  grains,  parfaitement  arrondis,  avaient les  plus  petites  
 dimensions.  Je  n’en  ai  pas  trouvé  dans  la  jeune  
 tige  Y  Apios  que je  viens  de  décrire.  Il  s’en  forme  
 peut-être plus  tard. 
 (I)  Les  anatomistes  qui  me  combattent  directement  et  indirectement  
 n’ont  généralement  pas  donné  une  assez  grande  attention  
 à ces  sortes  de  tissus  allongés,  dont  l’inqiortance  en  pliytograpbie  
 est immense. 
 Si,  comme je  l’ai  fait  raoi-méme, ils  en  avaient  étudié  les  développements  
 organogéniques,  ils  se  seraient  peul-ctre  présci'vcs  do  
 bien  graves  erreurs.