des sortes de croix de Saint-André, des X, ou à figurer,
comme on l’a dit, des cônes successivement emboîtés
les uns dans les autres et réunis par leurs sommets,
ou enfin des sortes de clepsydres.
Ils sont régulièrement disposés sur toute la surface
interne du corps ligneux, en arceaux enchevêtrés et
de dimensions très-variables, dont les deux bases ou
extrémités sont simples et non rameuses, plus ou
moins directement fixées du même côté de la tige, et
vont communiquer, les supérieures, aux feuilles ou à
leurs cicatrices; les inférieures, à la partie intérieure
du corps ligneux où, après avoir pour ainsi dire rampé
quelque temps, elles vont se perdre derrière des filets
plus inférieurs et conséquemment plus anciens.
Ces filets sont ordinairement simples dans cet état
des tiges, droits dans la plus grande partie de leur
longueur; sinueux ou ondulés, et quelquefois rameux
ou anastomosés vers la base; mais, contrairement aux
faits avancés par M. de Mirbel, jamais au sommet!
On sait que dans le Dracæna draco ils sont anastomosés,
et qu’ils finissent par sécréter une matière résineuse
rougeâtre qui les relie tous les uns aux autres
et les convertit en une sorte de coque creuse et très-
dure qui ne tient à la partie interne du corps ligneux
que par quelques filaments, qui, à la longue, finissent
par se briser. D où il résulte que les rameaux de cet
arbre, qui sont généralement enflés et en forme d’el-
lipsoide (1 ), sont creux et renferment une ou deux de
TiH
ces coques ordinairement libres (1), ou quelquefois
adhérentes par une ou plusieurs de leurs parties,
comme dans le cas que j’ai I’bonneur de vous montrer.
La tige de Cordjline australis, que je mets sous
vos yeux, montre aussi une foule de faits curieux que
le temps qu’on veut bien m’accorder ne me permet
pas de décrire ici.
Je ne puis cependant me taire concernant de jeunes
bourgeons qui naissent sur toutes les parties supérieures
de la tige , et envoient leurs filets radiculaires
sur le tronc. Ces filets, vers la base, tendent, en se
réunissant, à former de nouvelles racines. Je ne puis
non plus passer sous silence les déviations remarquables
qu’éprouvent ces filets radiculaires dès qu’ils
rencontrent des obstacles sur leur passage.
Procbainement, j ’en aurai de plus remarquables encore
à vous montrer.
D’ailleurs, ces faits seront, j’espère, figurés plus
tard, avec tous les utiles renseignements qu’ils fournissent.
Dans la prochaine séance, si M. le président veut
bien m’accorder la parole, j’apporterai quelques anatomies,
plus évidentes encore que celle-ci, provenant
du pied même de Cordjline australis qui'a servi aux
expérimentations de M. de Mirbel.
Je tiens cette dernière tige de M. le jardinier en
chef Neumann, qui après en avoir obtenu l’autorisation,
a bien voulu me la donner.