Pourquoi les vaisseaux descendants sont-ils quelquefois
plus gros au point de leur passage de la tige
dans la racine ? Poui-quoi les racines sont-elles parfois
aussi plus grosses sur plusieurs points de leur étendue,
ou même à leur base qu’à leur origine ?
Cela tient évidemment à plusieurs causes :
1 ° A ce que, en convergeant de tous les points de
la circonférence de la tige, et même de son centre,
vers l’entrée de la racine, ces fdets se rencontrent nécessairement,
s’anastomosent, se greffent et se confondent
souvent plusieurs eu un seul, alors naturellement
beaucoup plus gros.
2“ Cela tient sans doute encore à ce que les fluides
ilescendants qui les forment, fluides qui partent évidemment
des feuilles et sont sans cesse poussés de
haut en bas, ne pouvant pénétrer assez rapidement
de la tige dans la racine, qui, à sa naissance, forme
une sorte d’étranglement, dilatent ces vaisseaux conducteurs
et leur donnent un aspect varkpieux. Tout
le monde comprendra que , dans ce c a s , ces tissus,
anastomosés ou confondus les uns avec les autres,
pourraient former des faisceaux plus gros que les vaisseaux
méritballiens (ce qui arrive souvent), sans (¡ne
cela puisse rien prouver en faveur de la théorie de
M. de Mirbel.
Voici une tige de Pandanus, qui montre parfaitement
le phénomène de renflement dont je viens de
parler.
Cette tige était chargée d’un grand nombre de racines
adventives naissantes , encore réduites à l étal
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 43
de mamelons plus ou moins courts, et pour la plupart,
n’ayant pas encore percé l’épiderme du tronc.
Elles étaient donc extrêmement jeunes, et tout à
fait herbacées.
Malgré les précautions que je pris pour opérer la
dessiccation de cette tige, elle a considérablement
souffert par l’humidité du navire ; son écorce s’est détachée
, et a entraîné dans sa chute presque toute la
pulpe des bourgeons radiculaires naissants.
Cette dissection accidentelle a donc mis à nu tout
le système vasculaire extérieur ou radiculaire qui se
trouvait en quelque sorte disséminé dans une grande
masse de tissu cellulaire, lui-même, parsemé des petits
corps naviculaires ligneux qui caractérisent les Pandanées.
Qu’on veuille bien examiner cette tige, et l’on
verra, sans le secours de la loupe, que les tissus ligneux
réticulés et diversement agencés qui l’enveloppent
, tissus qui sont généralement d’un très-gros calibre,
envoient en tous sens des ramifications de plus
en plus déliées à mesure qu’elles approchent davantage
du mamelon radiculaire, et qui ne se distinguent
plus qu’à l’aide du microscope dès qu’elles y ont pénétré.
Cet exemple, choisi parmi tous ceux que je connais,
ne suffit-il pas lui seul à prouver que les tissus de la
racine proviennent des tiges, comme nous avons précédemment
prouvé que ceux des tiges viennent des individus
ou pbytonsquis’organisentdansles bourgeons?
Je prie l’Académie de ne pas confondre ce que je