360 REMARQUES SUR L’ORGANOGRAPHIE
différentes uniquement organiques; enfin qu’il y avait
des forces physiologiques dont le but essentiel était
I organisation et la conservation des êtres constitués
par elles.
Rien de tout cela ne serait vrai d’après nos savants
confrères. Selon eux, les êtres organisés, leurs systèmes,
leurs tissus, leurs formes ne seraient que des
sécrétions, des matières mortes et inertes. C’est dn
moms ce qui semble résulter de cette loi cbimique
qu’ils ont découverte et que nous reproduisons
textuellement ; « Une loi sans exception, dit notre
u confrère M. Payen, me semble apparaître dans les
« faits nombreux que j’ai observés, et conduire à en-
« visager sous un nouveau jour la vie végétale. Si je
« ne m abuse, tout ce que, dans les végétaux, la vue
« directe ou amplifiée nous permet de discerner sous
« les formes de cellules et de vaisseaux, ne représente
(( autre chose que les enveloppes protectrices, les ré-
« servoirs et les conduits, à laide desquels les corps
<< animés qui les sécrètent et les façonnent se logent,
« puisent et charrient leurs aliments, déposent et iso^
« lent les matières excrétées (1 ). «
Ainsi donc, d après cette dix-septième loi cbimique
découverte par notre confrère M. Payen, des c o r p s
ANIMÉS sécrètent et façonnent les êtres organisés, dont
les cellules et les vaisseaux ne sont autre cbose que
les enveloppes protectrices, les réservoirs et les con-
(1) M. Payen, Mémoire sur les développements des végéta,,r
p. 440 et 441, f ■ 7
ET LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 361
duits à l’aide desquels ces c o r p s a n im é s se logent,
puisent et charrient leurs aliments et isolent les matières
excrétées. Les êtres organisés, leurs organes et
leurs tissus de toute nature ne sont plus que des matières
inertes, des sortes de loges comparables, jusqu’à
un certain point, à des polypiers protecteurs dont les
polypes seraient les c o r p s a n im é s .
Ainsi tomberaient sous le coup de cette loi cbimique
Q Ü E NOUS TENTERONS DE FA IR E R A P PO R T E R , tO l lS ICS è t rC S
que, jusqu’à ce jour, nous avions considérés comme
vivant par eux-mêmes, composés d’organes et de
tissus divers concourant tous, cbacun dans sa spécialité,
aux fonctions générales des individus. Mais, bien
loin de là, les principes, les fonctions, la vie, tout résiderait
dans des c o r p s a n im é s qui produiraient aussi
les sécrétions, les formes, etc., c o r p s a n im é s dont le
nombre sera sans doute prodigieux si chaque individu
du règne végétal a les siens propres; ce qn’iJ
faudra sans doute admettre si l’on veut se rendre
compte des classes, des familles, des genres et des
■ espèces, et, plus directement encore, des types, des
formes générales et particulières.
Et c’est à l’aide de tels principes et de bien d’autres
que nous rappellerons à l’Académie, en en faisant ressortir
toute l’excentricité, qn’on vient tenter de faire
passer pour imaginaires nos travaux si nombreux, si
positifs et si bien démontrés par l’anatomie !
Nous pouvons certainement nous tromper dans
l’appréciation de certains phénomènes; mais on reconnaîtra,
dn moins, que nous n’avons jamais été