SUR L’APIOS TUBEliOSA
ET SÜR LE PSOIÌALEA ESCULENTA (i).
Un voyageur français, M. Lamare-Uicquot, a remis
en mémoire, dans ces derniers temps, deux plantes
alimentaires, dont l’une est depuis fort longtemps
connue et cultivée en Europe, et dont l’autre a été
introduite en France, par lui, le 22 novembre 1848.
(1) Voy. Comptes rendus de rA ca d én iie des sciences, séance du
16 septembre 1850.
Les principes d’organographie et de physiologie que nous voulons
introduire dans la science des végétaux s’adaptent si bien
à tous les faits connus, que nous ne balançons pas à réunir aux
notes critiques qui |)récèdent, celles q u e, depuis peu de temps,
nous avons laites sur les Psoralea esculenta et Apios tubcrosa,
plantes de la famille des Légumineuses, sur l ’utilité desquelles on
a récemment fondé quelques espérances.
Les botanistes qui liront avec attention ces simples notes née.s
des circonstances, ne tarderont pas à reconnaître : d’une part,
tout ce que les tbéories des cambiuras, des fluides nutritifs et
des tissus générateurs ont d’incertain , d’insuffisant et de déplo-
rablenicnt stérile sous tous les rapports , et d’une autre part, tout
ce que la tbéorie des pbytons ou des mérithalles, y compris ses deux
modes de dovelo])pements, a de progressif, de fécond e t, raisonnablement
parlant, d’incontestable.
Nous appelons particulièrement l’attention des pbytotomistes nos
contradicteurs, sur le Psoralea c sca len ta , (jiii offre l’exemple rc-
NOTES SUR i;APIOS TOBEROSA. 429
Toutes deux ont, de prime abord, semblé offrir
des caractères de végétation aussi nouveaux qu’extraordinaires
; mais des études attentives n’ont pas tardé
à les faire rentrer dans le cadre des lois communes.
La première de ces plantes est XApios tuhevosa dn
célèbre de Candolle, on Glycine apios des anciens botanistes,
et la seconde le Psoralea esculenta de Pursb.
.t’ai précédemment décrit, devant l’Académie des
marquable d’un prolongement radiculaire canliforme, ligneux ,
verticalement ascendant, situé au sommet d’une tubérosité charnue
et s’accroissant chaque année, en hauteur et en largeur, par la
descension des tissus radiculaires fournis par les bourgeons adventifs
qui naissent sans ordre organique à son sommet tronq ué,
sans que rien d’organique, de physique, de cbimique et même de
physiologique, si ce n’est la s é v e , iniisse monter sur cette fausse
tige, soit de la souche tubéreuse charnue, soit des racines normales
qui terminent inférieurement celle-ci.
Il semble résulter de là , du moins la plus simjfie logique paraît
nous l’indiquer, qu’il n’y a dans tout ce végétal exceptionnel qu’un
seul méritballe tigellaire ou caulescent qui soit persistant, celui de
l’embryon ou premier p h y to n , et que tous les autres, ceux des
productions herbacées ct ann uelles, se détachent du végétal dès
qu’ils ont accompli leurs phases végétatives. Ce fa it, le premier de
cette nature qui soit à notre connaissance, tout extraordinaire qu’il
puisse paraître, est pour nous d’une parfaite évidence. Mais l’affirmer
sans preuves matérielles, « s k k a i t u f , n o t r e p a r t p r e u v e d e
PLUS D E PRÉ SOMPT ION QU E D E SAVOIR » ( voy. Comptcs rcndus de l ’A cadémie
des sciences, séance du 7 octobre 1 8 4 4 , p. 6 9 0 , lig. 1 2 ).
Nous ne balançons cependant pas à le livrer, tel qu’il e s t , à toute
la critique des plus sévères dialecticiens de la science.
L’intérêt actuel, mais non encore ju stifié , qui s’attache à la culture
et à la propagation de V Apios tubcrosa, nous excusera suffisamm
en t, nous l’espérons, de la détermination que nous avons prise
d ’insérer ici ce qui est relatif à ce curieux végétal.