au contact, dans le second, elles sont distantes et souvent
même très-espacées (1 ).
Puisque le premier individu, l’embryon, a une racine,
il n’y a pas de raison pour que tous les autres,
qui se forment successivement dans le bourgeon ,
n’aient pas la leur.
Ici commence l ’accroissement des tiges en largeur.
Chaque pbyton est composé d’un nombre déterminé
de fibres, qui s’organisent normalement en lui.
De la base de ces phytons (2), et conséquemment de
leurs fibres, s’organisent des tissus vasculaires que
j ’ai nommés radiculaires ou descendants.
Ces derniers tissus se forment donc de haut en bas.
Dans l’embryon ils sont réunis en un seul corps au
moyen d’une masse cellulaire qui les précède toujours .
et sans laquelle ils ne pourraient ni se développer, ni
pénétrer dans le sol.
Les tissus tubuleux radiculaires des individus qui se
forment dans le bourgeon, se développent différemment.
Trouvant dans l’embryon les conditions nécessaires
à leur développement, ils le traversent de haut en bas
et vont se réunir à la base de son méritballe tigellaire,
d’où ils pénètrent à l’état de racine dans le sol.
En sorte que le végétal primitif, qui n’avait d ’abord
qu’une racine, en a bientôt deux, trois, quatre, etc.,
(1) Ces deux modes de développement expliquent les inégalités
de croissance qu’on observe dans les divers groupes végétaux.
(2) Voy. Gaudichaud, O rg am gm p h ic , pl. t , les figures qui représentent
tous ces faits.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. I l
simples ou composées. En général, chaque feuille,
dans les Monocotylés, produit sa racine entière, ou
divisée en plusieurs autres plus petites.
Chacun peut vérifier cela, même dans un appartement,
sur une germination d Allium Cepa, d Allium
Porrum, ou de tout autre monocotylée indigène.
L’évolution d’une plante monocotylée se fait donc :
en hauteur, par la superposition des mérithalles tigel-
laires, quelque petits et variés qu’ils soient ;
En largeur, par l ’adjection des tissus radiculaires
de tous les phytons, tissus au nombre desquels se
trouvent des vaisseaux laticifères ; et enfin, par les
tissus cellulaires divers.
Maintenant, de quelle nature sont les vaisseaux primitifs
des mérithalles et des racines ?
En quoi les tiges diffèrent-elles des racines ? C’est ce
que j’ai tenté d’expliquer, quoique d’une manière abrégée
, dans mon Organographie, et ce que j’ai cherché
à faire comprendre par des faits nombreux, puisés
dans la nature, et par des figures, très-bien représentées,
qui rendent assez convenablement ma pensée.
C’est, en un mot, ce que tous ceux qui ont lu mon
travail savent maintenant aussi bien que, moi.
Tous ces détails seront consignés et très-développés
dans l’ouvrage d’Anatomie végétale que je prépare en
ce moment, et pour lequel j’ai groupé de nombreux
matériaux, etc.
Comme on le voit par cet exposé, M. de Mirbel est arrivé
à des résultats diamétralement opposés aux miens.
Selon notre savant collègue, les tiges s accroissent