végétaux, il laut doue commencer par étudier leur organisation,
les causes qui la produisent et la dirigent, et
les conditions sous l’influence desquelles elle s’exerce.
Nous ne pouvons encore pénétrer jusqu’aux causes
premières qui, sous l ’active influence physiologique
des tissus, produisent les combinaisons : personne encore
n’a pu assister à ces mystérieux phénomènes de
la nature; mais nous nous sommes rendus maîtres des
effets, et c est par ces effets que nous sommes remontes
jusqn aux causes. C’est aussi pour cela ([iie de
notre côté nous vous avons proposé la doctrine mé-
lilballienne, c’est-à-dire celle qui enseigne que les
végétaux croissent eu hauteur par la superposition
des méritballes tigellaires de tous les individus ou
pbytous composant le végétal, eu largeur et iiiférleu-
rement, par la production des filets radiculaires engendrés
par ces mêmes pbytons.
L’Académie ne peut avoir oublié les preuves matérielles,
si nombreuses et si évidentes, que je lui ai
fournies, et que je suis prêt à lui produire encore, de
l’accroissement ligneux du sommet du végétal à la
base, dans les Monocotylés et les Dicotylés ; et elle
sait très-bien (jue M. de Mirbel ue lui en a pas encore
apporté une seule qui fût à l’appui de ses assertions
et en contradiction avec les miennes.
C est donc, selon moi, à la doctrine phytologique
des mentballes que nous devons rattacher les vrais
jirincipes de la physiologie.
Que voulez-vous qu’on fasse de régulier, d ’exact,
même de raisonnable en physiologie végétale, si l'on
applique les principes de cette science à des causes
d’ascension , alors que tout nous démontre que c ’est
le contraire qui a lieu ?
Je concevrais le doute sur ce sujet, si notre savant
confrère nous avait apporté quelques effeis de végétation
contraires à ceux que j’ai obtenus; mais je vous
l’ai dit, messieurs, et je l’assure encore, cela n’est pas
possible.
On jiourra modifier quelques points de la doctrine
des pbytons, apjrrécier mieux quelques-uns des faits
qui s’y rattachent, changer les noms, etc.; mais on ne
fera jamais monter ce que la nature a destiné à descendre.
On vous parlera aussi d’anomalies et de faits jDeut-
élre encore incompris; on citera partout des objections
nombreuses qui doivent renverser tout l’échafaudage
que, dit-on, j ’ai élevé, etc. Mais je connais
toutes ces objections! J’en ai une douzaine dans mon
portefeuille, e t , quoique fatigué de les attendre ic i,
d’en entendre sans cesse jiarler, et de savoir qu’on les
proclame bien haut dans beaucoup de lieux, je ne
vous les apporte pas moi-même, parce (jue je ne veux
rien faire qui jiuisse ressembler à une agression, .le
laisse ce rôle aux antagonistes de la tbéorie des jihy-
tons. Mais elles viendront un jour, j’en ai l’assurance,
et nous les ajiprécierons à leur valeur.
Dans tous les cas, si elles ne venaient pas naturellement
d’elles-mémes, et si nous en avions absolument
besoin , nous pourrions les aller chercher, car
nous savons où elles se trouvent.