1S8 RÉFUTATION DUS THÉORIES
s allongent, et non les filets qui, eux, ne grandissent
presque plus que par leur extrémité inférieure.
Pour que ce phénomène de l’allongement des arceaux
ait lieu, il faut de toute nécessité que les filets
soient déjà complètement organisés.
.1 ai dit souvent que tous les végétaux monocotylés
sont soumis aux mêmes lois de développement. Aucun
n’y échappe, mais plusieurs offrent des anomalies très-
remarquables : les Srnilacinées, Dioscorëes, Dracæ-
nées, etc., et surtout les vraies Asparaginées sont dans
ce cas.
Les plantes (pii les composent forment évidemment
un groupe a ¡lart par leurs caractères de végétation.
C’est pour cela que je vous ai dit (1 ) que les Dracæna
sont du nombre des végétaux monocotylés qui, par
les phénomènes de leur accroissement en diamètre,
se rapprochent le plus des Dicotylés; de même que
certains groupes des Dicotylés, que je vous signalerai
en temps convenable, se lient beaucoup plus étroitement
que tous les autres aux Monocotylés, sans cependant
cesser d’être de véritables Dicotylés (2).
A quoi ces différences entre les Monocotylés tiennent
elles, messieurs? à de simples phénomènes de
développement qui nous sont démontrés par l’organogénie.
(1) Dans mes secondes notes sur le Dattier.
(2) Pipéracées, Saururécs, Cabombées ou Hydropeltldées, Sar-
raceniées, Nymphæacées, Nélumbinées,EuryaIées, Barclayées,efc.,
qiü, selon m o i, forment rni groupe naturel à part dans les Dico-
tvlés.
Dans toutes ces plantes, en apparence hétérogènes,
l’embryon est franchement monocotylé et enveloppe
complètement la plumule.
Dans quelques-uns des genres, la plumule a deux
ou trois de ses pbytons également libres et enveloppants
; tandis tgue, dans plusieurs autres, les pbytons
de la plumule se greffent dès leur origine, se dévient
plus ou moins, se pressent pour ainsi dire et se repoussent
successivement les uns les autres de dedans
en dehors; d’où il résulte, lorscpie tous ces individus
agrégés ont acquis leur degré normal de développement,
que les feuilles sont réellement alternes, en
quelque sorte éparses, et que leurs bases pétiolaires,
écailleuses ou autres, n’entourent plus qu’une portion
de la circonférence de la tige, c’est-à-dire des mérithalles
tigellaires des pbytons opposés et supérieurs.
Ces plantes ont donc des feuilles pour ainsi dire disséminées
et disposées d’une manière analogue, jusqu’à
un certain point, à celle des tiges fasciées.
Mais, en réalité, il n’y a pas pins de différence entre
ces plantes monocotylées à feuilles plus ou moins
éparses et celles qui conservent toujours leur type
normal, qu’entre les dicotylées à feuilles opposées et
les dicotylées à'feuilles alternes.
J’ai dit souvent, et je dois le répéter encore, que
chaque groupe végétal avait pour ainsi dire son type
particulier d’organisation, sa nuance à part. Le genre
CordyUne en offre un exemple remarquable.
Sur toutes les plantes de ce groupe, les feuilles sont
en apparence éparses , mais régulièrement disposé(\s,