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326 REiMARQUES SUR L’ORGANOGRAPHIE
en forçant 1 azote à se retirer, donnent de la consistance
aux tissus; qu’il établisse nettement, sur plusieurs
végétaux bétérogènes, les différences élémentaires
qui existent entre les divers tissus de Fécorce,
entre les diverses coucbes du bois (1) ce qu’il dit avoir
fait en partie pour le cbêne ; qu’il considère la matière
azotée comme un principe essentiellement organisateur,
sécrété et non sécréteur, et qu’il ne la confonde
pas, comme il semble vouloir le faire , avec la
cause de la vie, qui est inconnue, etc., etc. ; et notre
savant confrère aura rendu d’immenses services à la
physiologie, sans cependant, jusque-là, en avoir positivement
fait.
Eu attendant que les résultats concluants promis
par les deux mémoires de nos savants confrères [résultats
dont il est fâcheux que les éléments n’aient pas
été insérés aux Comptes rendus (2)] nous soient donnés,
et que les principes de l’organograpliie et de la
physiologie nous soient dévoilés par la chimie, nous
nous bornerons à combattre les analyses cbimiques à
l’aide des faits purement physiologiques indiqués par
les phénomènes organograpbiques réels, comme par
le raisonnement; et nous aurons bien du malheur si,
avec ces deux éléments essentiels de la science, nous
(t) Voy. GaiKlichaïul, Comptes rendus, 27 juin 1842.
(2) Les mémoires qu'on a mis tant de temps à faire, pouvant
«•prouver de nouveaux retards dans leur impression, nous prions
nos confrères, MM. de Mirbel et P a y en , de nous faire connaître,
le plus tôt possible, les résultats élémentaires de leurs analyses;
sans cela toute discussion serait impossible.
ET LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX,
ne parvenons à renverser complètement la tbeorie,
a u j o u r d ’ h u i plus que jamais dangereuse, du cambium.
Mais espérons que nos confrères, MM. Payen et de
Mirbel, ne nous en laisseront pas le temps; ne tueront
ils pas, en effet, eux-mêmes ce principe de vie
des végétaux, si tant est qu’il existe et qu’ils puissent
le saisir, dès qu’ils le soumettront, pour l’étudier, à
Faction des agents cbimiques. Car la chimie, tout le
monde le sait, est fatalement mortelle et désorganisa-
trice de sa nature; et nous savons également tous
qu’elle n’a jamais rien engendré, rien organisé , rien
vivifié.
Je tiens donc le cambium pour mort, bien mort,
et de mort violente, sous Faction toxique des réactifs,
depuis le jour qu’il est tombé daus le domaine
de la chimie.
La chimie, en se renfermant comme elle Fa fait
peut-être jusqu’à ce jour, dans de sages déductions
des faits obtenus, a rendu d’immenses services à la
physiologie, et elle est appelée à lui en rendre de bien
plus importants encore ; mais, tel est du moins mon
sentiment, elle faillira chaque fois qu’elle tentera de
se substituer à la physiologie, parce que la nature possède
des moyens ou, si l’on veut, des réactifs, que
l’intelligence humaine ne découvrira jamais.
Disons en terminant que si, en attaquant avec autant
d’obstination les principes que je défends, on ne
le fait que parce qu’on est ou qu’on se croit le plus
fort, on s’abuse peut-être étrangement ; car il n’y a
ici, à mes yeux, et je ne reconnais de véritable force