'Jl
• ' !|
’ .*1
344 REMARQUES SUR L’ORGANOGRAPHIE
ment sons Faction directe des fenilles, puisqu’ils abondent
surtout vers la fin de la saison et même après la
chute des feuilles, époque où certains arbres opèrent
leur plus grand accroissement en diamètre et fendent
le plus fortement leur écorce, ainsi qu’on peut le remarquer
sur le peuplier noir (Populus nigra) ( 1 ).
Si c’est à ce second fluide, que cent physiologistes
ont vu suinter des bois dénudés d ’écorce, qu’on vent
donner le nom de cambium, il nous sera très-facile
de prouver qu’il ne vient pas entièrement et exclusivement
des sommités des arbres, et qu’il se forme
presque aussi bien, quoique en moindre quantité, sur
des sujets dont on a retranché la cime (2 ) et toutes les
branches, que sur ceux qui sont entiers; même suides
arbres abattus, coupés par rondelles et mis en tas
(tous les peupliers); sur des tronçons de peupliers
qui, placés dans la même position, ont produit,
meme sans bourgeons apparents, des couches ligneuses
sensibles. On sait qu’ordinairement ces bois,
ainsi coupés, donnent naissance à des bourgeons et,'
par suite, à de fortes branches qui vivent plusieurs
années.
Le cambium, dans ces derniers cas divers, ne vient
donc ni du sommet ni de la base.
(1) C’est ordinairement des premiers jours de juillet jusqu’à la
fin de novembre que s’opère ce phénomène. Les tissus qui apparaissent
dans les fentes de l’écorce sont brillants, jaunes rosés ou
chamois.
(2) Ce qu’on peut attribuer à l’état maladif du sujet après la
mutilation.
ET LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 345
,1’ai riionneur de mettre sous les yeux de l’Académie
des pièces anatomiques sur lesquelles on voit très-
distinctement et sans verres grossissants, les tissus
radiculaires qui proviennent des bourgeons et des
feuilles, commencent les couches annuelles des Dicotylés,
descendent tout le long des tiges et des racines
sans éprouver le moindre arrêt au prétendu collet, et
qui, dès qu’ils rencontrent des obstacles, se dévient
de leur route pour en prendre une autre, etc.
.l’ai aussi l’honneur de vous présenter quelques
exemples de ces tissus compactes, lisses, qui, pendant
toute l’année végétative, se forment par rayonnement
peut-être autant que par descension, et, vers la fin de
l’année, recouvrent entièrement les vaisseaux radiculaires,
tissus qu’on voit au-dessous comme au-dessus
d’une décortication circulaire ou d’une forte ligature,
et dont les plus récents, contigus à Fécorce dans toute
l’étendue de l’arbre, depuis le sommet des tiges jusqu’à
la base des racines, ne s’achèvent et ne se solidifient
bien qu’à l’entrée de l’hiver. Il y a donc, dans
les végétaux, plusieurs causes, plusieurs forces agissant
simultanément ou les unes après les autres, e l,
dans chacune des couches ligneuses, plusieurs sortes
de tissus d’âges différents.
Il ne sera peut-être pas inutile de rappeler ici qne
les bourgeons qui se forment dans le cours d’une année
, pour se développer l’année suivante, se greffent,
vers la périphérie externe de la première coucbe ligneuse
, par leurs vaisseaux radiculaires très-ténus qui,
à eux seuls, composent ordinairement le système vas