Là, messieurs, nous allons trouver une des preuves
les plus matérielles que puisse fournir le règne végétal
de la descension de tout ce qui sert à l’accroissement
en diamètre des tiges ou stipes.
En effet, rappelez-vous ce grand princijie admis
maintenant par les savants de toutes les opinions, que
les feuilles, peu importe ici le sens qn’on attache à ce
nom, naissent au sommet extrême et central du bourgeon,
et se constituent progressivement de bas en
liant ou de la circonférence au centre (1).
Dans le Ravenala, comme dans tous les autres végétaux
vasculaires, les phytons se forment les uns dans
(t) Elles naissent toutes au centre et sont successivement refoulées,
de haut en bas, rers la circonférence, en se constituant ou en
achevant leur organisation. Si un Monocotylé, Palmier ou autre,
donne, par exemple, quinze feuilles dans le cours de l ’année, au
moment où la quinzième naîtra au centre, la première achèvera
de se constituer ou de parfaire son organisation à la circonférence
ou au bas de l’échelle spirale ; puis viendront les deuxième, troisième,
(juatrième, etc.
On doit donc dire qu’elles naissent au cen tr e , qu’elles sont refoulées
successivement vers la circonférence et de haut en bas, et
qu’elles se constituent progressivement de la circonférence au
centre et de bas en h a u t, puisque la quinzième sera très-faible
et à peine visible au sommet alors que la première sera complètement
développée à la base.
Je m’appesantis sur ces distinctions, parce que j’aurai fort souvent
besoin de m’en servir en parlant de l ’organogénie des fleurs,
des fruits et des bourgeons ; ainsi que des curieuses anomalies que
ces parties semblent présenter; anomalies qui ne sont dues qu’à
des phénomènes de développement et ne pourront, dans aucun
cas, infirmer la loi générale.
les autres, et ces phytons, dont les méritballes tigellaires
sont très-courts, restent emboîtés pendant tout
le temps de leur existence, et engendrent les premiers
fdets qui apparaissent dans ces organes.
Or, dans l’origine, il n’y a probablement que des
filets ligneux, et ce n’est que lorsque ces phytons sont
formés et en partie déviés ou refoules vers la circonférence
du stipe que les fibres corticales commencent
à s’y montrer, puisqu’il est évident qu elles ne pénétrent
pas dans le pbyllopbore.
Elles ne naissent donc, dans ces pbytons, que lorsque
ceux-ci sont arrivés à un certain degré de développement,
pour descendre ensuite dans la région
corticale, en dehors de ce qu’on nomme le tissu générateur.
Si vous n’acceptez pas ces faits conformes à
tout ce qu’il y a de bien démontré, si simples, si naturels,
si vrais , vous allez être forcés de supposer que,
tandis que les filets ligneux montent le long de la
périphérie interne du tissu générateur dans les feuilles
naissantes, qui alors sont dans le centre cellulaire du
phyllophore, des fibres corticales montent de leur
côté, mais plus tardivement, pour aller pénétrer dans
ces feuilles constituées ; et, de plus, il vous faudra forcément
encore admettre plusieurs sortes de tissus générateurs
, ou liien mieux, que le tissu générateur est
partout, car le premier, celui qui servirait à former
le b o is, e s t , au bout d’un certain temps, complètement
enveloppé par les premières fibres corticales qui
composent une coucbe très-épaisse, puis, toujours de
l’intérieur à l’extérieur, par les secondes, les troi